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21 août ~ Doctor Flake ~


l Doctor Flake l Boardwalk l

Jean-Marie Léger, aka Doctor Flake se tourne vers le beatmaking au début des années 2000, une époque que nombre de personnes ont choisi comme référentiel pour remettre les pendules à l'heure ou les compteurs à zéro.

La sphère du beatmaking français a depuis gagné ses lettres de noblesses face aux références étrangères avec la démocratisation des ordinateurs capables de gérer des montagnes de sons, de les enregistrer et/ou de les traiter... que ce soit notamment pour des instrumentaux de hip hop au premier rang desquels l'architecture sonore du Wu Tang Clan, RZA, –oui, c'est discutable- mais aussi pour des instrumentaux en tant que tels pour de l'abstract hip hop comme DJ Shadow ou DJ Krush, entre autres, et pour ne vraiment citer qu'eux...

J'ai commencé en 2000 et c'est le rock, les musiques de films, le rap, l'abstract hip hop et le trip hop qui m'ont donné envie d'apporter ma pierre à l'édifice (...) pas (par) rejet de quoi que ce soit, ni de limites dans son renouvellement. J'ai eu envie d'apporter mon humble pierre à l'édifice tout simplement, raconte cet amateur de musiques diverses et variées avant tout.

Le premier volet d'une série de publications qui s'allonge naturellement d'année en année arrive en 2006, jusqu'à Boardwalk, en préambule du septième long format du Rhône-Alpin, qui sortira en 2018 sous le titre de Divagations.

Six albums en 13 ans nous donne une moyenne d'un album tous les 2 ans environ, c'est plutôt dense. Enfin, je sais que je ne pourrais pas être plus rapide ! confesse le musicien autoproduit dont c''est devenu l'activité à temps plein depuis 2005 et professionnellement depuis 2007.

En général, les titres sont finis parce qu'ils peuvent intégrer une esthétique globale correspondant à mon idée de l'album à venir. Et des dizaines d'idées restent sur le banc de touche en attendant leur tour dans quatre disques durs !

L'évolution du son et des compositions s'est faite au fil du temps en parallèle de l'avancement du matériel, forcément.

La grande famille du home studio n'a fait que se développer en donnant de plus en plus de nouveaux projets. C'est excitant, confie Mister Léger.

Au niveau du matériel, c'est grâce aux évolutions du home studio (carte son ergonomique, ordinateur plus puissant, petite console, etc) que j'ai pu commencer, ensuite j'ai délaissé une config hardware (sampler E-mu, console, effets) en 2010 pour le tout numérique, en restant cependant fidèle à Cubase, par flemme d'apprendre a me servir d'un nouveau séquenceur, avoue Dr Flake.

J'ai évolué vers une configuration ergonomique et ludique. Tant sur le live que sur le studio. (…) Ableton pour le live et Cubase en studio, explique-t-il. Tous les samples sont joués par moi. La force de mon live est de me permettre de jouer de mes morceaux et non de jouer mes morceaux. C'est la clef pour continuer à s'épanouir dans la réinterprétation, souligne celui qui a choisi un chemin entre composition et sampling pur, surfant ainsi sur les deux écoles de ce beatmaking devenu genre en soi.

C'est toujours un sample qui amorce le début d'un morceau.

Jusqu'au quatrième album, j'ai utilisé des samples originaux pour chaque base de titres ou comme arrangements, et à partir du cinquième, j'ai travaillé avec Yacine El Fath, un guitariste avec qui le process est le suivant... Je lui envoie des samples et lui m'en donne sa vision en rejouant l'original et en me proposant plusieurs variantes... qui alimentent une nouvelle matière première, utilisée pour la composition des titres.

Cette méthode, ajoute-t-il, permet de dépasser la limite du sample en faisant évoluer les idées sur plusieurs accords ou sur plusieurs octaves avec plus de possibilités harmoniques, mélodiques et de textures. Une fois que j'ai sélectionné la totalité des éléments, je recherche les éléments complémentaires (basse, batterie, leads, vocaux ou non, etc...) au service de l'idée de départ.

L'aspect notable et récurrent de l'univers des productions de Doctor Flake est cette manière qu'il a de le peupler de voix comme autant de fantômes ou passagers plus ou moins clandestins de son navire amiral. Ainsi, au fil des ans, et avant que Yacine El Fath ne monte à bord, un large panel d'artistes d'horizons différents sont venus poser avec lui... Vale Poher, Christine Ott, Black Sifichi, Miscellaneous (Chill bump, Fumuj, …), Ira Lee , H-Burns, Dj Lowcut...

Avec Vale, on a commencé par le remix de Escape Lane en 2006 et on a enregistré plusieurs titres jusqu'en 2011. On a été présenté par une amie commune à l'époque et les choses se sont faites naturellement. Je lui envoyais des idées d'instrus et elle me retournait des prises de voix et de guitares.

J'ai découvert Pierre (Miscellaneous), il y a bientôt 10 ans par le biais de Fumuj, je l'ai contacté et on a avancé sur trois albums ensemble. Pour Renaud, j'ai découvert H-Burns via Way go way back, fin 2009 et je lui ai envoyé deux, trois beats avant que l'on avance sur le morceau Southern Lakes. La rencontre en elle-même c'était faite lors des préselections pour le Printemps de Bourges et depuis je suis le parcours d'H-Burns. J'aime beaucoup tous ses albums.

Ce qui guide l'envie de collaborer, c'est une rencontre et avant tout l'envie commune de faire un morceau ensemble. Ensuite, c'est les qualités de chacun des artistes qui guident mes propositions d'instrumentaux.

Avant cela, c'est tout à la fois : trouver des samples vocaux qui expriment une thématique de départ, la solitude pour Paradis Dirtyficiels par exemple, en les faisant cohabiter sur d'autres samples instrumentaux. Des timbres de voix , des rencontres, des prises de contact et si tout le monde est dispo et inspiré alors on avance !

Le prochain album sera mon premier album instrumental avec un lead vocal (joué avec un synthétiseur) présent sur tous les titres et ce sera le fil conducteur de l'album (…) Boardwalk, le nouveau single (…) sera très probablement l'ouverture de l'album.

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