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03 fev. ~ H-Burns ~


l H-Burns l Kid We Own the Summer l

On a souvent tendance à juger inconcevable qu'une personne ne connaisse pas un artiste dont on a personnellement tous les disques et qui figure parmi la short list de ces artistes dont on met toute la discothèque dans son lecteur portable pour en écouter la totalité des titres en random sans jamais douter de la validité d'un titre. Effectivement, j'imagine qu'être fan procure ce genre de certitude(s).

Je ne sais pas quelle image vous avez de H-Burns , peut-être n'en n'avez-vous même jamais entendu parlé. Si tel est le cas, il temps de réparer ce manquement. Cet album en est l'occasion rêvée.

Serein, délicat, limpide,...

Kid We Own the Summer, la chanson titre devrait suffire à elle-seule à séduire les plus blasés pour entrer dans l'univers d'un artiste qui trace son sillon avec détermination et audace, faisant fi des qu'en dira-t-on face à un style musical dont les racines sont clairement plus ancrées dans le Middle West américain qu'au sud-ouest de Grenoble.

This Kind of Fire est une perle du genre, qui, parlant de fire renvoie à mon panthéon personnel de ballades, aux côtés de I'm on Fire de Bruce Springsteen, dont l'esprit flottait un peu partout sur le précédent LP Night Moves.

L'usage du piano comme base de composition, transposé ou accompagné au clavier, ajoute à un spleen dont la part d'ombre traverse le disque de part en part dès le titre d'ouverture We Could Be Strangers. On y trouve d'ailleurs l'un de ses hooks accrocheurs qui font de bons t-shirts...

I can't keep jumping off a cliff

and think I'm flying

(je ne peux pas continuer à me jeter du haut de la falaise en pensant que je sais voler)

Le plus souvent, il est conseillé, voire sage, de développer un univers, une patte musicale et de s'y tenir, pour éviter le faux pas, la maladresse et l'hémorragie de fans durement acquis.

À ce petit jeu, depuis son sobre premier album Songs From The Electric Sky, Renaud H-Burns Brustlein n'a eu de cesse de brouiller les pistes, changeant juste ce qu'il faut dans sa course pour éviter, d'un petit coup de volant, le piège de la redite, intégrant de fines inflexions qui restent fidèles à sa marque de fabrique folk-country-rock et se nourrissent de l'histoire d'un style trop souvent jugé suranné et incongru pour un Français.

Je crois me souvenir lui avoir demandé la première fois que je l'ai rencontré au micro de ma radio s'il estimait que les canyons ardéchois étaient du genre à produire chez un artiste les mêmes aspirations de grands espaces et nostalgie dont les States ont le secret. Je ne me souviens pas de sa réponse mais je ne me souviens pas non plus d'un quelconque sentiment d'avoir dit une connerie.

Autant Night Moves dégageait une force intérieure qui évoquait le meilleur du Boss, autant Off the Map libérait une énergie brute qui ajoutait un degré de fureur comme toute matière première qui entre en contact Steve Albini, la rugosité des compositions ayant été plantée avec l'album partagé avec Chris Bailey de The Saints.

Kid We Own the Summer choisit l'option de la corde sensible, celle de l'entre deux dégageant une mélancolie entre chien et loup, entre tristesse d'un départ et légèreté d'un coeur libéré avec une image récurrente. On y retrouve cette fascination pour les tornades que l'on voit surgir de nulle part, dévaster tout sur leur passage puis s'évanouir en laissant l'homme au milieu des décombres.

J'ai effectivement une fascination pour les films à catastrophe (...) Twister, tout ça. Dans la même veine San Andreas est pas mal aussi, confie Renaud.

Linger On, l'acoustique entrelacé de fibres d'électro qui clôture ce disque, mixé à nouveau sous la houlette de Rob Schnapf (Elliot Smith, Beck…), est-il un indice sur la suite de la trajectoire ?

... entre une reprise de That's No Way to Say Goodbye de Leonard Cohen et l' évocation d'un passé augmenté de toute la distance parcourue depuis Don't Look Back, le groupe de post-rock de ses débuts ?

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