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27 oct. ~ Julien Pras ~


l Julien Pras l Wintershed l

Difficile de qualifier ce disque d'autre chose que de bijou.

Le constat n'a rien de neuf, Julien Pras a un sens de la composition pop plus qu'enviable. Dès les années Calc et Pull, en mode noisy pop 90's d'époque, son timbre de voix reconnaissable entre tous affleurait sur des compositions de chorales de guitares saturées et désaturées à s'en décrocher la mâchoire.

Passée la déferlante de tous les Guided by Voices, Sebadoh, Teenage Fanclub, Dinosaur Jr... et l'épisode Victoria Hall qui venait achever de creuser ce sillon après que ses deux premiers groupes soient passés en mode hibernation, le Bordelais a surpris son monde en prenant un virage stoner avec le projet Mars Red Sky, un projet dont les clubs anglais de Londres et d'au-delà eurent d'ailleurs la chance d'en découvrir la qualité bien avant le reste de la France...

Même sous un déluge de gros son pointaient toujours des compositions et orchestrations plus fines qu'à l'accoutumée dans cette sphère musicale, mais qui collaient avec ce qu'il avait présenté avec son premier album solo Southern Kind of Slang (2010). Imaginez justement, par exemple, The Sweetest Fall avec une ligne de basse fuzz, une batterie à gros rendement et un volume amplifié électrique ... se dessinent alors les contours de certains titres de MRS.

Le développement du trio groove noise semble avoir au fil du temps permis de compartimenter les envies et influences, et c'est un troisième LP solo qui nous arrive sans nervures psychédéliques, ou baroques et des compositions, tout aussi riches mais recentrées sur la seule guitare acoustique et quelques lignes de piano.

Difficile de ne pas penser à l'éternel et incontournable Elliot Smith/Brian Wilson, mais de la même manière que dans ces mêmes pages il était fait référence au Friendly Fire de Sean Lennon pour parler de Mars Red Sky, on en retrouve ici des échos du fils de son père, de par la voix de Julien, bien sûr, mais aussi par la spatialisation du son et son côté épuré. De la même manière, sous le filet de la ligne de chant , flotte l'extrême finesse de chansons sirènes semblables à celles des Zombies.

Adepte du confort de l'enregistrement à maison, même à l'époque de Calc et Pull, les textures apportées à la production de ce Wintershed sont enivrantes. Il serait criminel d'écouter un tel disque autrement qu'au casque ou avec un système audio dont la haute fidélité serait pour une fois respectée. Les cordes vibrent à portée d'oreilles, les voix enveloppent l'auditeur, la batterie scintille, bref la réalisation va au-delà de la simple restitution stéréo et donne un doux sentiment de tournis et de reviens-y.

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