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21 sept. ~ Sebastien Schuller ~


l Sebastien Schuller l Happiness l

Choix cornélien que savoir comment parler de Sebastien Schuller.

Le plus simple est peut-être de commencer par le début, ou presque... avec cet album Happiness dont la mélancolie latente empêche d'en percevoir la joie promise sur l'emballage...

En guise d'emballage c'est surtout l'un de ces écrins tant appréciés qui renferme de petits bijoux de pop fragile et euphémistiquement éthérée.

En préambule de ce disque, mine de rien contemporain de A Whisper And A Sigh par Syd Matters mais qui précède de deux ans l'Eraser de Thom Yorke, il était possible d'en entendre les prémices avec un ou deux EPs et un album Electrique Guirlande compilant certaines de ses démos encore frêles autant au niveau de l'enregistrement que de la voix du principal intéressé. Certains de ces titres restent malheureusement bien difficiles à trouver, comme l'instrumentale Promenade des Anglais et le très Islandais Pole Star, d'autres, comme les immenses Weeping Willow et Tears Coming Home, passaient le gué pour se retrouver sur son premier long format.

[ pas moins de quatre ans entre chaque disque ]

Depuis, le pianiste-auteur-compositeur yvelinois, qui s'est exilé depuis en Pennsylvanie, applique un processus de distillation de sa musique proche de la percolation, avec pas moins de quatre ans entre chaque disque.

S'il avoue volontiers être lent à écrire, entre deux albums en tant que tels, il se laisse séduire par la composition cinématographique avec à son actif un joli panel de bandes-son pour des projets divers et variés, allant du court-métrage au long métrage en passant par les documentaires comme le Tati Express (2016).

C’est toujours un exercice intéressant, disait-il à Libération, en 2014 à la sortie de son 3e album Heatwave. On se confronte aux images, et on doit s’adapter sans se trahir. Ça nous pousse dans nos retranchements, ça peut être très enrichissant.

Sa musique a évolué au fil des ans, s'est bonifiée, s'est ouverte à d'autres horizons. Even Fall prenait de la hauteur, en même temps que des accents plus luxuriants, avec des ambiances plus boisées que les plages neigeuses de Happiness, quatre ans auparavant. Heat Wave jouait la carte de la moiteur synthétique, plus proche que jamais de l'influence qu'il revendique depuis le début, à savoir Depeche Mode, pour leur science des compositions pop.

La technique ? la technologie ? des influences mieux assumées ? Peut-être, et s'il ne cache pas son envie de composer à des tempos plus enlevés, il reste, pour notre plus grand plaisir, cet artiste aux compositions monacales propres qui n'hésite pas à laisser parler la musique, sans chercher à la coiffer de paroles. Il reste capable néanmoins de revenir à des choses plus minimalistes, acoustiques ou synthétiques, mélangeant délicatement le tout comme on monte des blancs en neige pour une meringue.

Mais à ceux qui craindraient une bonne de dose de déprime, pour les rassurer, cette déclaration aux Inrocks à l'heure du choix du titre de Happiness.

C'est un certain contraste avec la mélancolie qu'il y a dans l'album. C'est un peu ironique, par rapport à ma situation, où je me sentais plus bas que terre. Tout le monde me disait Ah, tu sors ton premier album, ça doit être super, tu dois être heureux ! Mais non, pas spécialement, répondait alors celui qui porte bien le prénom qui lui a été donné au regard de l'état civil, Jean-Sébastien.

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