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25 juil. ~ Cab Named Creekex


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Il y a des gens un peu énervants. Ils sont comme ça. Ils donnent presque l'impression de le faire exprès. Et quand ils ne le font pas à l'insu de leur plein gré, ça reste déprimant, pour nous, surtout, énervant même parfois, de les voir passer d'un projet à l'autre sans donner suite. Déprimant... certainement pas pour eux, qui gambadent d'une influence à une autre, laissant libre court à leur créativité, faisant mouche à chaque fois... Faire mouche, tiens ! Une formule substantiellement dérivée du jeu de fléchette qui consisterait à mettre dans le mille. Rien de plus énervant donc que ces artistes qui déambulent avec talent dans un univers qui leur est propre et qu'ils nous invitent presque par accident, épisodiquement, par mansuétude (?) ou par une forme d'exhibitionnisme introverti (?), puisqu'il leur importe peu semble-t-il que nous n'eussions juste qu'eu le temps de jeter un oeil et une oreille. Un court instant, un album, ou plus, mais pas beaucoup plus, voire moins, juste le temps de nous y attacher, d'en tomber amoureux, comme du papier attrape-mouche, nous scotcher et passer à autre chose... oui, qui m'aime me suive, dit-on... oui, les voyages forment la jeunesse mais on en retient surtout qu'ils déforment les valises... celles sous nos yeux, à passer des nuits à écouter obsessionnellement un disque... peut-être, ah mais, non ! Ça ne se fait plus, à l'heure d'internet, d'écouter un disque, dans toute sa longueur, dans toute sa splendeur... on n'écoute que des titres ici ou là nous dit-on, le concept et la validité du format album a disparu, évaporé dans les brumes d'un nouvel écosystème qui n'est plus ventilé, mieux, climatisé, par ceux qui contribuent à tout sauf à la création de la matière première qui l'alimente... donc les artistes font ce qu'ils veulent, dans leur coin, et advienne que pourra, et... que les plus audacieux survivent, que les plus créatifs trouve la veine de ce bois qui vieillira bien, bien mieux que les fils de cuivre... charge aux plus curieux de trouver ses veines, de bois ou de sang neuf qui irrigue le corps bien vivant d'artistes et de groupes d'artistes qui composent et écrivent, juste de belles choses... dont il ne nous reste qu'à nous saisir. Charge à nous de nous les approprier, des les apprécier, d'en transmettre l'essence, de la partager... Maxence Debacker est de ceux-là, les artistes, pas les fils de cuivres (ac)climat(is)és. D'une participation au regretté Kim Novak, dont ne pleure pas assez la disparition, le groupe de Caen, pas l'actrice, qui est bien vivante, on retiendra le projet O Evil You avec Guillaume Doussaud des non-moins regrettés 64 Dollar Question qui, comme ce Cab Named Creekex, donnaient à écouter un album autorité qu'aurait pu, qu'aurait dû, écrire The National. C'est maintenant en solo, depuis le Québec semble-t-il, qu'il faudra suivre sa trace pour continuer à étancher notre soif de disques empreints de senteurs Elliot Smith-iennes et de températures vespérales Matt Berninger-iennes, qui continuent à montrer toute la richesse et la culture emmagasinée par des artistes du cru. Les petits cailloux on remplacé les miettes de pain, et c'est avec plaisir et sans rancune que l'on a vu le virage s'opérer autour The Girl in Black Dress EP. Merci pour les covers, dont The Rural Alberta Advantage. Bravo pour les 52 titres d'A Year. Un artiste qui taille XXL.

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