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16 avr. ~ Bumpkin Island ~


l Bumpkin Island l All Was Bright l

À l'heure où l'Europe fait face comme jamais aux risques de dislocation, Bumpkin Island vous accueille sur son île dans les nuages. Cet îlot flottant est un havre de paix où résonne une douce musique aux ondulations chamarrées, habitées de voix bienveillantes et d'instrumentations en suspension.

On imagine ce petit îlot frémissant sous le souffle frais d'un vent du Nord, bien au-delà de la Côte d'Iroise, plus sous les latitudes du Gotland voire de l'Islande en période d'aurores boréales, loin du Massachusets.

On a senti la marge de progression dès les premiers EPs, ne serait-ce qu'à voir l'évolution du titre Perfect Life en quelques mois, à deux enregistrements d'intervalle.

On a bien senti également toute l'exigence du projet, qui débuta à neuf (!?!), et dont les intentions ont commencé à cristalliser avec l'album Ten Thousand Years, qui démontrait en clôture une belle maîtrise des orchestration et du tissage sonore sur les 14 minutes 30 du titre éponyme.

Les passes d'armes de guitares ou de batterie qui pouvaient évoquer Archive ou PJ Harvey entre autres clins d'oeil au Velvet Underground disparaissent définitivement sous un halo bienveillant qui confirmait la validité du propos, et la vision maline de considérer l'ingénieur du son comme un membre à part entière du groupe.

On pouvait observer de nos oreilles incrédules à la floraison d'un big band Bang Gang.

Même avec un effectif certes toujours variable mais réduit, ils ont réussi à ne pas revoir à la baisse leurs envies. Exigence et tête sur les épaules, ils ont repris en mains leur grande tapisserie, et sans avoir peur d'appeler un chat un chat... se sont attelés à travailler consciencieusement, étape par étape...

Les deux volets d'Homework sont en définitive bien mal nommés, parce qu'on est loin du brouillon et de la modeste présentation qu'ils en font. Ne serait-ce qu'avec un titre comme Calm Me Down.

Il était donc possible à rebours de comprendre qu'à ce moment-là le projet saurait éviter la surenchère et maîtrisait son sujet.

Il n'est donc pas surprenant que le pour-ainsi-dire 3e album qu'est All Was Bright, le groupe tienne ses promesses, sous cloche comme sur scène. Il faut dire que le travail avec Thomas Poli ne pouvait pas non plus être un mauvais choix au vu du travail qu'il a notamment accompli avec Laetitia Shériff.

Peu à peu, le son est monté, la construction s'est corsée pour jongler habilement entre les moments de flottaison et de sévère houle, se muant en une sorte de version bretonne de Of Monsters and Men.

Le chant a gagné en maîtrise. Les cuivres sont feutrés à souhait. Les différents grains de guitares se frayent un chemin entre les voix, la basse, les éléments percussifs avec une aisance implacable.

Les cinq Rennais offrent ainsi un voyage en suspension au creux d'une houle tempérée, la tête dans les nuages, le coeur au repos, à la Hayao Miyazaki (of course) avec l'envie, semble-t-il, de vivre ou faire vivre des expériences de vies spectaculaires piochées dans le coffre à malices dont Bumpkin Island détient la clef.

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