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25 mar. ~ Thomas Howard Memorial ~


l Thomas Howard Memorial l In Lake l

La première fois que j'ai vu Yann Ollivier se lever de son siège de batteur et avancer vers le devant de la scène, il venait de renverser la quasi totalité de sa batterie lors d'un final furieux d'un concert de Craftmen Club qui ne l'était pas moins, furieux, le concert ET Craftmen Club.

C'était lors d'un French-o-rama aussi, mais la version concerts showcases publics, organisés à l'époque au Nouveau Casino, à Paris, pour présenter des groupes de la scène française en quête de partenaires professionnels.

Quelle ne fut pas ma surprise, cinq ans plus tard, en 2010, après deux albums de ceux que l'on pourrait appeler les Jon Spencer Blues Explosion bretons, de le voir devenir frontman, guitare en bandoulière, et prendre le micro pour chanter avec ce timbre haut perché si particulier qui fait la marque de fabrique de Thomas Howard Memorial.

L'univers musical est instantanément séduisant - oserai-je dire sans trop de réserve - entre pop downtempo éthérée et rock imprégné de new wave regorgeant de lignes de basse puissantes et de claviers rayonnants.

Yann a commencé à écrire des chansons qui ne correspondait pas très bien à l'univers des Craftmen,

raconte Julien Banes, patron d'Upton Park. (Yann) a commencé à faire ça tranquillement (...) puis de fil en aiguille, il a poussé plus loin (...) On a formé un groupe et il y a eu un premier EP puis un deuxième, et l'album qui est sorti l'année dernière. Yann s'est dit que ce serait dommage de ne pas les exploiter un peu plus et c'est devenu Thomas Howard Memorial.

Des chansons faite comme de petits origamis qui cristallisent des humeurs, forment des tableaux dans un écrin de délicates sonorités au rendu bleu ciel, des chansons qui déambulent jouant avec des crescendos robustes et cotonneux, des solos laid back et gentiment torturés.

Avec In Lake, Yann Ollivier a à nouveau profité d'un entre deux dans la discographie des uns pour donner vie aux titres des autres.

N'y entendre que des échos floydiens serait réducteur mais il est certes impossible d'échapper aux comparaisons pompéiennes, assumées, avec le Live à Guerlédan associé à cet album.

La construction dans les années 30 du barrage de Guerlédan, en plein coeur de la Bretagne, a donné naissance à un gigantesque grand lac, engloutissant une vallée, figeant la végétation, désossant les habitations, ...

Pour la première fois en 30 ans, le lac a été asséché en 2015 pour des raisons de maintenance de l'installation électrique, un épisode qui ne se reproduira pas avant 80 ans... Les Guingampais ont saisi l'occasion pour y tourner une version épique de leurs chansons, en une nuit, jusqu'au lever du jour.

Une belle idée et de superbe images tournées en juin 2015. Dans la vraie vie, on s'en est parlé en septembre...

Course aux autorisations, pour un territoire situé à cheval sur deux départements, EDF à mettre dans la boucle et plus d'intervenants que de doigts aux deux mains pour faire avancer le projet...

Ça nous a pris plus six mois ! se souvient, semi-amusé, le même Julien Banes, producteur du film, qui continue à être diffusé occasionnellement dans des salles de spectacles, cinémas et centres culturels. Après, le jour même, les consoles, les amplis, le piano (...) il a fallu tirer trois cent mètres de câble pour descendre au fond du lac... pour un résultat qui ne se cache pas derrière son petit doigt, jusque dans les détails et clins d'oeil empruntés au tournage au pied du Vésuve.

Le résultat est bluffant. Le disque s'y prêtait et ec n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de tourner dans un décor pareil. Chapeau bas.

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