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18 mar. ~ SayCet ~


l SayCet l Mirage extended l

SayCet aligne aujourd'hui les compositions écrites pour l'image (ou le théâtre). Un chemin aussi naturel qu'on pourrait le penser pour quelqu'un qui a passé du temps derrière le comptoir d'un magasin de location de vidéo. Hollywood en a fait des films pour moins que ça.

Avec Mirage, il fait la démonstration de l'étendue de sa palette en audiorama. Ça frotte, ça crisse, ça glitche, ça glisse, ça froisse, ça déroule... les sonorités sont finement sélectionnées comme un fier maraîcher avec sa sélection du jour ou un couturier son oeuvre.

La palette s'élargit avec les voix qui au-delà d'un regard tourné vers le Japon à l'époque de la petite boîte à musique qu'était Neo Religion, et SayCet a rapidement su utiliser la voix de Phoene Somsavath dont les mélodies et le timbre insufflent dans ambiances insulaires septentrionales arctiques. À l'époque la voix était traitée comme le reste des sonorités, aujourd'hui, que ce soit Phoene Somsavath, Juliette Armanet ou Yan Wagner, la texture reste naturelle, la sienne aussi quand il s'aventure au micro.

La beauté du tout tient bien évidemment dans la transposition au piano qui se fait sans heurts, sans donner l'impression de vider le titre de sa substance*. Un peu normal pour le jeune Pierre Lefeuvre qui, à six ans, dit-on, s'initiait autodidactiquement au piano et autres claviers.

L'histoire raconte qu'à un moment ou un autre il a tâté de la guitare pour s'essayer au rock mais qu'il s'en est lassé et a préféré revenir aux bidouillages electroni-pops.

Je serai presque tenté de dire dommage étant donné que ses sets plus que ses disques, à ses débuts, mais l'un comme l'autre aujourd'hui m'ont toujours donné l'impression d'être en présence d'un Mogwai électronique. Le parallèle tient autant dans l'écoute de Hardcore Will Never Die But You Will que la première B.O. des Revenants, même si ces disques sont postérieurs aux premiers lives de SayCet.

Dès ses premières sorties en live, dont l'une dans un club des sous-sols parisiens d'une ancienne imprimerie dont le nom a changé plus souvent que le calendrier ne compte d'années bissextiles, se dégageait une tension et une force sonore capable de cohabiter et respecter la fragilité spectrale des morceaux.

Chemin faisant, l'association avec la vidéaste Zita Cochet n'aura pu qu'être déterminante pour habiller d'images et de lumière(s) des compos furtives, flottantes, brumeuses autant que lumineuses... On en voudra pour preuve cette vidéo tournée au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.

À l'instar des voix, les images et les lumières ne sont pas là pour masquer de quelconques faiblesses mais s'affichent bel et bien comme une couche supplémentaire de composition musicale... la fréquence d'un son, celle d'une lumière, les oscillations de photons, d'ondes...

* Mirages Acoustic version (feat Juliette Armanet) https://youtu.be/WcgBcTfGu1A

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