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15 sept. ~ France ~


l France l Live à Metamórfosi 2019 l

La musique et son objet... pas l'instrument... mais la finalité de sa pratique, et l'effet des sons et ds mélodies qu'il produit sur le vivant, en fonction de son environnement. En voilà un sujet !

Vous avez deux heures...

... ou plutôt, 15 à 45 minutes... à la louche... car c'est un peu entre ces deux extrêmes que se trouvent en moyenne les titres de France, trio sonore expérimental.

45 minutes c'est long et c'est court, selon l'intensité et la narration musicale, mais ce n'est rien en comparaison des presque 25 ans de pratique de la vielle à roue par Yann Gourdon, l'homme aux manettes, si l'on peut dire, en parlant de cet instrument atypique.

France, encore un OMNI qui passe de facto sous les radars des dispositifs référencés de repérage et de filtrage de talents dans l'Hexagone. Quoique... après Super Parquet et l'Effondras on ne peut plus préjuger de rien. Tant mieux.

Encore faut-il que les principaux intéressés en voient l'utilité...

À ce petit jeu, France sillonne très bien l'Hexagone tout seul, et séduit même à l'étranger, au-delà de l'Occitanie, jusqu'aux États-Unis... une nouvelle histoire de pays et de prophètes.

De toute façon, tout porte à montrer que Yann et quelques musiciens sur la même longueur d'onde que lui n'en ont pas grand chose à cirer desdits parcours usuels de musiques actuelles, lui dont l'instrument de chevet a longtemps servi une musique d'une autre époque, mais aujourd'hui collectée, restaurée ou modernisée au gré des multiples formations dans lesquelles ils évoluent... Verdouble, Baracande, Flux, Jéricho, la Cleda, Toad, entre autres duos et trios, instrumentaux, ou pas.

C'est en fait tout un collectif d'une douzaine de musiciens qui s'est formé au fil du temps sous le nom de La Novia, pour des propositions musicales à l'approche traditionnelle, ici, contemporaine, là, jusqu'à franchement expérimentale, le tout tournant autour du terreau sonore du Massif central.

[ Au terme de musique drone, il préfère bourdonnement...

Au terme de transe, il préfère ivresse ]

Pour ce qui est de la musique, France offre finalement la forme de répertoire la plus accessible, même s'il faut le dire vite.

Obéissant à la formule la plus rock du trio, Yann est entouré de Jérémie Sauvage et Mathieu Tilly, respectivement à la basse électrique et à la batterie - chapeau bas pour la performance en passant - et têtes pensantes de Standard In-Fi, leur label-maison et réceptacle pour leurs disques depuis plus de dix ans.

Au terme de musique drone, il préfère bourdonnement. Ce qui n'est pas étonnant, et fait même sens, par rapport aux principales pièces composant son instrument...

Au terme de transe, il préfère ivresse de la danse.

[ Quoi de plus punk, et anti-conformiste, aujourd'hui qu'un folklore...

dont les plus jeunes se réapproprient les sons pour expérimenter de nouvelles choses ]

Que ce soit blanc bonnet ou bonnet blanc, l'approche de l'intéressé et la perception qu'en ont la majorité des auditeurs ne pourrait être plus éloignées l'une de l'autre face à la scolastique qu'il attache à la pratique de son instrument.

La brique de base des constructions sonores est ici plus une sorte de confrontation du son avec l'environnement qui le capte, le capture, le restitue... forêt, béton, bois, métal... y compris l'auditeur, autant que le musicien...

.... mais pas sûr que l'envol de son bourdon soit source de détente pour tout le monde, malgré l'intention première.

Sans le souci apparent d'une quelconque vulgarisation du propos, le natif grenoblois... un temps valentinois mais aujourd'hui installé en Haute-Loire, à Puy-en-Velais*, s'attache surtout, avec ses camarades de jeu et militants, à défier le temps et le public. Quoi de plus punk, et anti-conformiste, aujourd'hui qu'un folklore longtemps délaissé dont les plus jeunes se réapproprient les sons pour expérimenter de nouvelles choses, pour autant que la parole soit propagée au plus grand nombre.

Car si le patronyme du groupe ne facilite pas la tâche des plus curieux, leur musique étant du coup relativement difficile à trouver en ligne et en dehors, la difficulté réside surtout dans le fait qu'il n'existe pour ainsi dire que des versions live de leurs titres.

Privilégiant l'expérience de la performance collective et en public, il est compréhensible que les musiciens de France ne soient pas spécialement des fans du studio.

Mais le simple enregistrement live ne rend pas non plus complètement justice à une musique qui prend toute sa dimension en présence des instruments. Ce type de musique ne supporte littéralement pas l'inévitable mise à plat du son d'un enregistrement.

En attendant la démocratisation et l'évolution des technologies de type binaurales, il faudra se contenter le récent Live à Metamorfosi 2019 et les multiples captations de concerts qui permettent de profiter de la dispersion naturelle et multi-directionnelle des sons.

* et donc voisin des Marquises mais ceci n'a pas de rapport avec cela

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