08 jan. ~ St.Augustine ~
l St. Augustine l Changing Plans l
Quand j'évoque dans l'à propos de ce blog l'évolution marquante du savoir-faire en terme de compositions, de réalisation et d'enregistrement, le collectif folk de Clermont-Ferrand Kütu Folk symbolise à merveille tous ces aspects-là.
Qui eut parié sur le fait que naîtrait dans cette partie de la France une dynamique aussi forte et fédératrice ?
Certes les grandes étendues aux pieds des volcans d'Auvergne inspirent une mélancolie et offrent un cadre qui donne à ces grandes étendues verdoyantes un aspect Blue Ridge Mountains.
Jean-Louis Murat en avait déjà révélé le potentiel caché mais ce label (10 ans le 2 février 0216!) adepte du cousu main, au sens littéral pour ce qui est des pochettes, et au sens technique pour ce qui est des productions, a apporté une brise fraîche et décomplexée sur la scène française.
Certains groupes sont devenus moins actifs, certains perdurent et d'autres ont mué.
Il était une fois St.Augustine, aka François-Régis Croisier, devenu Pain-Noir, l'une des plus belles découvertes de ces dernières années (2008-2014)... dans l'amphithéâtre La Hune aux Découvertes du Printemps de Bourges, en avril 2008 en ce qui me concerne.
Sensibilité, guitare présente juste ce qu'il faut pour soutenir les mélodies d'une voix sur le rasoir, sensible mais moins écorchée qu'un Will Oldham. Des pianos ou des cordes, ou les deux à la fois sur des morceaux intelligents et remplis d'émotions sans en faire trop, comme Rainy Country, pour ce premier album de talent Changing Plans. mais sans se priver d'arcs électriques qui viennent créer une tension orageuse quand le besoin se fait sentir (The Forest).
À l'écoute de A Nice Picture of You ou Polar Bears, des souvenirs du premier album de Herman Düne ou de Smog au détour de Little Girl et peuvent occasionnellement venir à l'esprit, mais le voyage proposé entre Clermont-Ferrand et St. Augustine lui est propre et ces évocations ne sont qu'éphémères, un peu à l'image de la comète qu'il laisse dans le ciel de la musique française avec deux albums et deux mini albums, ou deux gros EPs, selon que l'on voie le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein.
Et je ne peut pas décemment pas finir sans saluer un titre extrait du tout aussi magnifique 2e album Soldiers : Black Feathers... qui voit évoluer son style vers plus de Callahan inside, sans la rape barython mais très évocateur d'un Cold Blooded Old Times, à l'image des regrets que l'on peut avoir que Mr Croisier n'ait pas continué dans le registre anglophone. Mais les albums sont là et il n'est jamais trop tard pour découvrir un artiste ou sa musique, qu'il y ait de l'actualité ou pas, n'est-ce pas ?
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