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11 déc. ~ Craftmen Club ~


l The Craftmen Club l Colores l

Une belle envie à l'heure d'écrire sur Craftmen Club de remonter à la source plus de quinze ans en arrière à l'heure où résonnaient les premiers accords d'un White Dog ou I Like Bang Bang sur un EP CDR intitulé Prototype rock'n'roll music avec pochette à fortes cylindrées de rigueur.

Et puis un concert, deux en fait, coup sur coup, dans la capitale, en mode anniversaire de label et en mode lieu huppé select ont fait pencher la balance et le coeur vers l'envie de parler de ce Colores, un album tout en diable, sexy (Expect to Crash), groovy, limite dancefloor (Last Trip), dans la droite lignée d'Eternal Life.

À croire que les rockeurs ont du coeur et de la suite dans les idées.

Le Craftmen nouveau est arrivé... à temps pour les fêtes de Noël. Et c'est un beau cadeau. Un cadeau autant qu'une surprise.

Le Craftmen nouveau est différent, il a pris son temps, il a mûri. Il a, ils ont, vieilli, c'était inéluctable, c'est délectable.

Ceux qui l'ont vécu s'en souviennent encore. Le vieux Craftmen Club, c'était de l'urgence, de l'intensité, de la férocité, comme un bon gros grain au large des Sept îles ou de celle de Bréhat. Un grain qui se retrouve quelque part sur les photos Vincent Paulic. C'était un Steeve qui éructait, avalait son micro comme a pu le faire au temps de Sloy un certain Armand, comme un Jon Spencer félin et sexy bousculant les notes comme les pieds de micros...

Le Craftmen vieux c'était un Marc, qui prenait le relais d'un Rotor Jambreks pour apporter des lignes de basse lourdes et cadencées, c'était un Yann qui préférait jouer sur sa batterie et la prêter aux autres, parce qu'il finirait irrémédiablement par la foutre en l'air en fin du concert, après que Steeve soit monté dessus...

Le Craftmen nouveau lâche un peu la bride sauvage pour enfoncer le clou d'un rock sombre moins imprégné de l'explosion blues, plus domestiqué, plus proche du ronronnement rebelle de quelque noirs motocycles...

C'est un Steeve qui passe régulièrement derrière la console pour d'autres groupes dont Elk Eskape,... C'est un Marc qui décline ses envies shoegaze dans Soon, She Said, mais continue ici à donner la cadence, c'est un Yann qui, lorsqu'il ne prend pas le chant et la guitare pour son Thomas Howard Memorial, préfèrera toujours jouer sur sa batterie mais non plus parce qu'il la bouscule et la bascule mais parce qu'il l'a apprivoisée et qu'il en joue comme trop peu de batteur, id est comme d'un instrument, qui s'accorde, et qui est capable, sous d'expertes baguettes de sonner au-delà du simple poum tchack...

Le Craftmen nouveau c'est un carré d'as pour des titres au cordeau, sombres, limite dark wave, depuis cet Eternal Life qui voyait le retour de Mikael Rotor Gaudé, ex-bassiste ré-enrôlé à la guitare. Le Craftmen nouveau, c'est l'arrivée de Robin Milasseau en seconde guitare, le retour du français auquel personne ne s'attendait trop à l'époque de Thirty Six minutes, qui s'en était reparti et qui revient ici en force par la bande... en la personne de Gabriel Barry.

Le Craftmen nouveau, le Craftmen vieux, importe au final peu puisque c'est surtout un groupe de scène qui en impose et sait qu'un disque en studio n'est pas un set sur scène, et que c'est sur scène que tout se joue.

Si les Guingampais savent prendre leur temps, avec un petit minimum de trois entre chaque long format, ils savent surtout se renouveler.

Pragmatiques ? intelligents ? insatiables ? Ils n'ont jamais jusqu'ici fait le même album deux fois, il n'y avait au final pas de raisons pour que ce soit différent.

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