08 déc. ~ Tremolove ~
l Tremolove l Overwhaleming l
Tremolove annonçait d'entrée la couleur sur la foi d'un EP figurant un ciel bleu, une vague avec surfeur de rigueur et appel adéquat au grand chambardement (i.e. wipeout!) façon The Surfaris même s'ils avouaient récemment à un blog une préférence pour The Centurions.
Les premiers titres, entièrement faits maison, avec lame de fond grisée, façon poussière sur béton de garage, étaient bourrés de riffs grinçants mais accrocheurs.
Pas regardants sur la longueur des titres, ils privilégiaient l'efficacité et le naturel des compositions, une logique qu'ils réitèrent sur ce format sensiblement plus long, avec notamment un titre introductif de dix minutes, et une coloration globale plus légère et au jeu de mot bien senti (overwhaleming/overwhelming).
Ce qui a commencé comme des envies de psychédélisme, s'est dans un premier temps orienté vers une musique aux consonances de garage en bord de plage sur le 7 titres Vague. Avec Over-Whaleming, débouchent neuf nouvelles compos qui font la part belles aux claviers et à des lignes de guitares beaucoup plus sixties, et un son bien roots !
Pour l’orgue c’est parce que j’en ai enfin acheté un et qu’on s’est dit que ça pourrait être cool d’en ajouter à notre musique pour avoir un son un peu différent de l’EP, dixit Aurélien Gérard. Un CEI Prestige de 68 que j’ai chopé sur Nantes. C’est pas très connu. C’est une copie italienne des orgues Vox, précise-t-il au sujet d'un répertoire qui est au final plus une musique de chambre(s) - à proprement parler - écrite et composée entre Nantes et Rennes.
Ha ha, c’est vraiment ça ! Ça nous permet de prendre notre temps, d’enregistrer quand on veut, c’est l’avantage d’avoir un peu investi dans du matos de base de home studio.
[ si on avait eu un son trop lisse...
ça n’aurait pas collé avec la musique qu’on fait ]
On fait tout ça à distance, explique Aurélien. On avait un groupe ensemble au lycée sur Nantes mais Pierrick a déménagé à Rennes pour ses études et on a décidé de continuer à faire de la musique ensemble comme ça.
Je m’occupe de la partie instrumentale. Pierrick chante et s’enregistre chez lui, sauf Honolulu Undead où Pierrick a tout fait.
J’enregistre tout dans ma chambre, confesse Aurélien, qui gère également le mix à domicile. On s’envoie les fichiers audio.
Le résultat est à la fois brut de décoffrage et rétro à souhait.
Le mastering est assez minimaliste, juste un peu de compression et d’EQ, concède-t-il. Je ne suis pas ingénieur du son (...) et si on avait eu un son trop lisse ça n’aurait pas collé avec la musique qu’on fait.
À la sortie, entre Jonas et sa baleine, et la lessiveuse à gros tambour, les deux compères, qui mentionnaient à Foxes Magazine les références du style Ty Segall, The Growlers, Arctic Monkeys (!?),... , mélangent les couleurs pop slacker british, inflexion mods et retro garage angelino cherchant plutôt à ce qu'elles déteignent les unes sur les autres.
En parlant de déteindre, l'explication se trouve résumée dans l'esprit et la genèse de ce titre Whale Whale Whale qui est tout sauf un pied de nez à des critiques sur leurs titres ne dépassant pas 2'30.
Le format des chansons courtes me plait toujours et il vaut mieux deux minutes où on fait ce qu’on a à faire, plutôt que de traîner, et que le morceau soit chiant. Mais en fait, c’était à la base quatre chansons différentes et je trouvais qu’elles allaient bien ensemble. Donc, j’ai tout mis en La mineur, tout ramené au même tempo et fait quelques « transitions »... mais de base, les quatre parties de la chanson étaient des morceaux différents, confie Aurélien.
Bref, si noir c'est noir, avec eux le blanc comme neige ne le reste pas.
