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07 déc. ~ Alesia Cosmos ~


l Alesia Cosmos l Aeroproducts l

Abstract-rock, pastiche pop, avant-garde, minimal wave, indus, même, sont autant d'étiquettes qui se trouvent accolées au projet et collectif Alesia Cosmos lancé au début des années 1980 à Strasbourg par Bruno De Chénerilles et Pascal Holtzer.

Suffisamment chaudes pour ne pas être qualifiées de cendres, les compositions mélangeant musique concrète et free-rock publiées sous les noms d'Alesia ou Alesia Cosmos Furi Show, et précédemment Corbo Combo, forment les racines de cet Alesia Cosmos qui ne sortira officiellement que deux disques... mais dont le reste des oeuvres est disséminé sous les noms des différents intervenants, Bruno, Pascal et Marie-Berthe Servier, dans quelques compilations et qui ont récemment été mises à disposition sur le nuage du son et sur un blog éponyme tout neuf, à l'heure où un label californien Dark Entries décidait de rééditer en vinyle Exclusivo !

Fin des années 70, Strasbourg, un disquaire, un photographe, un groupe de musiciens performers se laissent tenter par une version musicale de l'art brut, par l'expérimentation et l'improvisation avec tout ce qui pouvait leur venir à l'idée ou leur tomber sous la main à cette époque glorieuse (?) des synthés analogiques et bandes magnétiques.

À une époque où l'aventure Heldon s'arrête pour un Richard Pinhas employé à expérimenter en solo, alors que le triptyque Tago Mago, Ege Bamyasi, Future Days de CAN a déjà dix ans dans les pattes, le Grand Est est le terreau qui accouche de cet ovni auteur de pièces électroacoustiques mélangeant proto-disco-funk façon Devo et transe orientalisante en mode krautrock comme l'avait pratiquée le groupe de Cologne sous influence Damo Suzuki.

Les deux portes d'entrées pour les plus précautionneux seraient le truculent Pat'lin de merde (Exclusivo !) et le titre hors album, appelé Anniversaire, qui montre tout la synchronicité et l'inventivité de la scène made in France de l'époque.

Sans enlever quoi que ce soit aux efforts modernes de réinventer un genre gravement détérioré tout au long de cette même décennie huitantarde par les politiques de marchandisation de la musique façon Top 50 et la généralisation de boîtes à rythmes et synthétiseurs aussi kitschs que laids et démodés, la redécouverte d'un disque comme Aeroproducts projette une folie qui fait passer la vulgarité pseudo-provocatrice de certaines formations actuelles pour une amusante cour de récréation de l'enseignement primaire.

Plus accessible, dans un certains sens, car moins purement bruitiste qu'Exclusivo !, son successeur Aeroproducts, sans obéir à la linéarité rassurante offre un fracas psychédélique pour ainsi dire cohérent et intelligible de guitares, de magnétos Revox, boites à rythmes, darboukas, bendir, percussions, extraits sonores et incantations vocales. Une sorte de vaste construction mentale et sonore qui ne s'embarrasse pas spécialement des carcans d'un tracklisting dans lequel les mouvements musicaux s'arrêtent ou commencent indépendamment d'un même titre.

Un bel esprit punk épanoui en somme.

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