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01 déc. ~ Mina Tindle ~


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Un disque de petite taille comme une présentation au monde. L'accouchement d'un petit être délicat qui grandira... et marquera les esprits, se choisira une route, et fera carrière.

Un petit disque, par le nombre de titres, mais intrinsèquement beaucoup plus grand qu'il n'y paraît.

C'est avec cette petite collection de cinq titres et une démo que Pauline de Lassus Saint-Geniès donnait suite à deux titres parus chez Sauvage Records et les Balades Sonores... comme un acte de naissance du personnage de Mina Tindle.

À l'époque, les fées penchées sur son berceau portent les noms de Berninger-Dessner-Devendorf, aka The National qui la créditent sur l'album The Boxer et avec qui elle partage un talent pour les textures, Olivier 'O' Marguerit dont le savoir-faire en tant que mélodiste n'est plus à prouver, mais aussi JP Nataf, amoureux rétif d'une pop obscure qui n'a autrement émergé qu'une magnifique fois sous le nom de Laurie Markovitch.

Très vite comparée à Feist ou Regina Spektor, cette cousine américaine d'Emily Loiseau ne s'arrêterait pas à une magnifique reprise de Daniel Johnston pour marquer tout ce qui l'éloigne de ces louables féminines comparaisons mais jamais complètement pertinentes puisqu'elle s'emploie à faire des propositions artistiques beaucoup plus fouillées et étoffées.

Pourquoi s'intéresser aux origines plutôt qu'aux plus récents événements ? Parce qu'un titre comme To Carry Many Small Things est simplement intensément hypnotique et qu'en six titres, Pauline et les quatre musiciens* qui l'aidaient à donner corps à la musique qu'elle entendait livraient une pop luxuriante imprégnée de folk, ou l'inverse, aux teintes coordonnées mais ouvertes sur une multitude d'univers qui flirtent avec le jazz et l'hémisphère Sud..

Car si son cocon musical a été nourri à l'expérience d'un séjour à Brooklyn, le premier EP ouvrait également une fenêtre sur une écriture en français raffinée comme pour mieux démentir toute tentative de résumer le choix de l'anglais à une quelconque facilité artistique.

Autant Taranta qui suivra reprendra en partie l'EP et creusera ce premier sillon pour en accompagner les titres de nouvelles chansons en français, autant le 2 album, Parades, reposera sur une attention particulière et audacieuse portée sur la voix et effets vocaux, mis en avant et travaillés comme un instrument.

Entre temps, elle finira par accepter de livrer ses titres à une palette d'artistes chargés d'en redonner des lectures parfois surprenantes... à commencer par O et Judah Warsky qui ont logiquement sorti le métier à tisser vocale, tout comme la version post-cream pop proposée par Breton.

Depuis, la curiosité, la soif de la rencontre de l'autre, la culture et l'exigence intrinsèque que l'on devinerait en filigrane l'amèneront notamment à rejoindre le proto-festival du MichelBerger Hotel - toute ressemblance avec un personnage de la variété française étant fortuite -, pépinière de création XL qui a vu plus de 80 artistes se rencontrer, répéter, créer pendant une semaine pour en livrer le résultat sur deux jours intenses avec Mina Tindle mais aussi Justin Vernon, les mêmes Bryce et Aaron Dessner, Nils Frahm, My Brightest Diamond, Poliça, Erlend Oye...

Une richesse et une logique que l'on voudrait trouver dans le fait que le titre Taranta figurant sur son 2e disque faisait le lien avec le nom du précédent album et laisserait entendre que le processus de création propre à Mina Pauline Tindle prend du temps mais qu'il se tisse patiemment tel un cocon dont - si l'on pensait en avoir vu sortir le papillon - pourrait n'en être qu'au stade de la chrysalide et donc réserver encore de jolies surprises.

Quand on pense que longtemps, Pauline n'imaginait pas, disait-elle, se tourner vers le chant... c'eût été bien malheureux.

* dont le très talentueux et non moins très discret Guillaume Villadier dont le projet Sidi Ali est une belle perle.

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