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19 oct. ~ Svinkels ~


l Svinkels l Dirty Centre l

Le Svink, comme on l'appelle, a marqué les esprits très tôt dans sa carrière avec un cantique de rap à guitares affichant l'intention claire de réveiller le punk qui est en nous.

... jamais j'brûlerai mes vieux albums des Bérus / Fils j'en suis trop féru plus que Jean Ferrat / Je préfère le rock ferreux de Pantera (Réveille le punk / Tapis rouge (1999))

Presque dix ans plus tard... la philosophie reste la même...

Si ma zique fait des p'tits faudra les tuer à la naissance / On ne donne pas de feu au fou près d'un bidon d'essence (Droit dans le mur/Dirty Center (2008))

Ils avaient aussi marqué les esprits dans les radios en envoyant en cadeau promo des bouteilles de Svinkels, vague boisson houblonneuse qu'ils allaient chercher dans le supermarché du coin et qui méritait tout juste l'appellation de bière... ce qui, à côté de leur hymne au tapis rouge qui tâche et qui pique, avait le mérite de poser les bases et les contours de ce crew déglingué prônant la teuf, porté sur le cul et l'alcool, entre autres formes d'excès, tandis que d'autres causaient fumette.

Note de l'auteur. Excès prend un 's' même au singulier. Tout un symbole qui valide le fait d'en abuser ?

[ Tout ce que la sphère rap compte d'influences...

passe à la moulinette du sarcastique calembour ]

De Juste Fais La à Dirty Centre, ils ont suivi une trajectoire ascensionnelle qui dès l'album Bons pour l'asile plaçait les références d'un NTM et d'un Assassin dans leur ligne de mire... et leur valait d'être taxés en quelque sorte de se hisser au rang de Beastie Boys made in France.

... et puis patatras, la vie tout ça...

Mais le succès récent de concerts blindés montre l'influence et le respect qu'ils inspirent sur la scène française... et appellent au come-back. Pas gagné.

Avec leur clin d'oeil/doigt d'honneur à l'école Dirty South, leur Dirty Centre prouve aussi et surtout qu'en France, en 2008, il est possible de produire un gros son bien FAT façon Côte Ouest, pour le coup.

Il faut dire qu'à cette époque, ils sont un peu entourés de pas mal de psychopathes de la prod hip hop... Dr Vince, Dr Crunkenstein*,... Dr (?) Pone...

Ludique à souhait, puisqu'en terme de teuf, les Svinkels s'y connaissent, Gérard Baste, Mr. Xavier, aka XanaX et Nikkus Pokus font la démonstration d'une culture musicale tout terrain et respectueuses des ancêtres... Outre la pelleté de références et de tacles sur la conscience populaire, de titres en titres, tout ce que la sphère rap compte d'influences passe à la moulinette du sarcastique calembour... Hip hop 8 bits, rap Motown, funk r'n'b, gangsta, G-Funk, et quelque part l'electro-disco-hop comme le pratiqueraient les Québécois de Radio Radio.

Samples et emprunts à Robert Palmer, Freddy Queen Mercury, Bizet... intro entre la Marche de l'Empire, Monty Python et les frères Poiraud... les lascards ne respectent rien et rient de leur public comme ils se foutent de leur propre gueule, C'est des cons, mais il suffisait de les voir sur la grande scène d'un festival sur une île belfortine en pente douce pour jauger de leur capacité à retourner la tête à quelques milliers de personnes...

Quatorze titres et interludes à la Bernie compris, ce Dirty Centre reste un disque important du rap français déviant qui opère, s'il en est, un mélange subtil de Licence IV, Beastie Boys et Run DMC, à la sauce 8:6 avec la banane, le smile s'entend.

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