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07 oct. ~ Sir Jean & NMB Afrobeat Exp. ~


l Sir Jean & NMB Afrobeat Experience l Permanent War l

C'est l'histoire d'une fanfare pas comme les autres, une troupe de musiciens de la Haute-Loire, un peu timbrés, même s'ils s'en défendent... Car le NMB, No Mad Band a ce petit grain sévèrement rythmé et sacrément cuivré, et une certaine façon hybride d'appréhender la formule brass band en puisant dans les racines de la musique noire... Que ce soit la soul, le hip hop, avec MC et DJ, svp, avant que n'entre dans la danse l'afrobeat suite à un séjour d'enregistrement au Burkina Faso pour l'album qui précède ce Permanent War.

Ils avaient fait appel à Jean Gomis, dit Sir Jean, pour un titre sur l'album Democrazy, qui avait débouché sur une tournée, pour un remplacement au pied levé. Pas étonnant, qu'ils aient eu envie de remettre le couvert avec celui qui se voyait un temps plutôt entrer à la Femis pour étudier le cinéma, comme il le racontait à l'antenne de la radio Férarock lyonnaise, Sol FM, à l'heure de la sortie de ce disque.

Il s'est finalement retrouvé, pour notre plus grand plaisir, à prendre le micro avec un talent certain pour une poésie rugissante.

Figure de proue principale des inclassables Mei Tei Sho et leur mélange de colère noire et d'electro-funk ou afro-jazz, il a très vite été sollicité par tout ce que la scène angevino-stéphano-lyonnaise comptait d'hybridations dub et au-delà... donnant lieu à chaque fois à des collaborations incandescentes, avec Zenzile, Highway Tone, Le Peuple de l'herbe, Ez3kiel, Brain Damage, Lo'Jo... jusqu'au Dupain de Sam Karpienia...

Il révélait, à l'heure de la sortie de Permanent War, au micro de Sol FM, qu'il avait fallu que le NMB revienne à la charge plusieurs fois avant que le plus Sénégalais des Lyonnais, et vice versa, n'accepte de se lancer dans la NMB Afrobeat Experience, dont les graines avaient été semées sur Democrazy.

Le lion Jean en roi de la jungle, quel meilleur choix pour élaborer un disque gorgé d'influences ramenées d'un séjour en Terre Mère par un groupe made in France qui se voyait jusqu'ici plus comme néo-orleanais d'adoption.

On a rajouté le terme Experience parce qu'on n'a pas la prétention de rejouer l'afrobeat de Fela, disait à l'antenne du 100.7 de la capitale des Gaules celui qui avouait par ailleurs avoir songé, il y a longtemps, à rentrer au pays de la Téranga. Les gars ont une approche de l'afrobeat qui n'est pas courante, ajoutait-il au sujet d'un album dans l'ombre de l'incontournable roi nigérian mais qui conserve en sous-main des influences de fanfare soul-funk.

Pour autant, ce disque, enregistré en cinq jours, dans sa quasi totalité en live, hormis quelques reprises d'instruments et doublages de voix, établit un pont entre le jazz d'Ethiopie à la mandingue en passant bien évidemment par l'afrobeat nigérian. Une hybridation musicale sur laquelle trône la voix et les textes de Sir Jean qui, quand ils ne sont pas un simple témoignage d'une philosophie confraternelle (Let Dem Do, Never Know, Take the Time... ), se font dénonciateurs autant que pacificateurs.

Le tout en musique, puisque la musique porte plus que les mots, tout comme l'action vaut mieux que mille palabres... sauf dans ce type d'album qui réconcilient les deux.

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