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05 oct. ~ Erevan Tusk


l Erevan Tusk l Fortify Your Innocence l

Ce disque est de ceux qui vous conquièrent dès les premières notes. Une guitare altière électrisante sur un nuage de acoustique. Vingt secondes à peine avant que n'entre en scène une voix drôlement perchée, sans falsetto ni tension dans les cordes, juste irréelle, saisissante et puissante, soutenue par un contre-chant plus aigu. La batterie s'annonce en catimini tandis que la basse entre timidement dans la danse après 35 secondes... et les vannes s'ouvrent avant que la minute ne soit écoulée... du grand oeuvre.

Ce titre d'introduction s'appelle Cassidy. Il illustre comme jamais le sentiment de douce nostalgie d'étés insouciants qui se dégage de la pochette signée Delphine Durocher et s'achève au pied levé créant immédiatement l'envie d'en entendre plus.

Frosbitten reprend les choses en vol sans laisser l'auditeur reprendre souffle ni se remettre de ses émotions. Erevan Tusk en profite pour augmenter le tempo en saupoudrant la mélodie d'une touche de new wave, de riffs hélicoïdaux et de choeurs pop terrifiants d'efficacité.

Ce disque est de ceux qui trouvent une place dans le coeur de ceux qui ont gardé une âme d'enfant et dont les yeux brillent devant la narration épique de chansons tout simplement héroïques. Pas étonnant que Nicolas Desse (basse, choeurs), Alexandre Viudès (batterie, choeurs), Julien Cortès (guitare lead, choeurs), Jean-Marie Jim Paillard (voix lead, guitare rythmique) et Pacôme Genty (voix lead, 12 cordes, claviers) se soient retrouvés à travailler avec Antoine Gaillet pour peaufiner cette douzaine de titres durant cinq semaines étalées sur cinq mois !

[ des climats familiers dont l'évidence ne fait qu'en cacher la qualité ]

Deux voix, deux plumes et des musiciens qui ont pleinement intégré tous ces petits quelque choses qui apportent ampleur et richesse aux hymnes pop, folk et rock... des claps ici, un glockenspiel par là, quelques cordes, un jeu de questions-réponses entre voix et instruments, et entre les guitares elle-mêmes, une rythmique métronomique mais loin d'être simpliste et un sens de l'économie dans la narration qui fait qu'un titre ne dure pas plus que ce qu'il n'a à raconter.

Et des choses, ils en ont à raconter, sans confondre vitesse et précipitation, puisque que l'impératif 3'30 des radios grand public est un minimum pour le quintette qui trouve sur un disque au titre bien trouvé une habile balance des couleurs entre des influences qui étaient beaucoup plus évidentes sur les projets précédents des différents protagonistes*, créant ex-nihilo des climats familiers dont l'évidence ne fait qu'en cacher la qualité que certains Américains pourraient leur envier ou peut-être la Suède, digne représentante d'une scène pop atypique ? Une perche tendue par le titre Kebnekaise, point culminant du royaume nordique...

Audacieux et inventif à tous niveaux, Erevan Tusk se frotte avec Phrasal Show à l'excellence pop-même, osant un titre trait d'union entre Hawthorne et Liverpool - si vous voyez ce que je veux dire.

Et le pire serait de ne pas reconnaître qu'à l'instar d'un nom au pouvoir magique, les textes sont portés par une poésie fine autant que classique.

Au final, l'innocence ne risque pas de ressortir renforcée de ces 50 petites minutes, car ce disque est tout sauf innocent... puisqu'il renferme tous les ingrédients de l'addiction qui pousse à l'écouter en boucle... surtout avec un final comme Ivy Ghosts.

* le folk de Starboard Silent Side pour Jim et un folk-tronica pour Pacôme avec Rrose Tacet

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