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19 sept. ~ Rilès ~


l Rilès l ⏳ l

Rilès sortait hier un titre éponyme, sobrement estampillé de son symbole fétiche, le sablier de la patience, de la persévérance, et du logiciel en phase de compilation.

Avec un prénom qui évoque l'aube et le levé du jour, et un tempérament de serial producteur, il a mis en circulation depuis 2014 une soixantaine de titres qu'il signe systématiquement d'un enregistré, mixé, masterisé dans ma chambre !!, à quelques exceptions près.

Son premier EP Vanity Plus Mind (Vanité + Esprit) transpirait déjà de références aussi honorables qu'exigeantes. Les titres interpolaient des influences allant de Kid Cudi à Lupe Fiasco, ou Kanye West, of course, époque Dark Twisted Fantasy/Watch the Throne.

L'adolescent Rouennais, âgé à l'époque de 17 ans, y citait d'entrée Sun Tzu dont on peut être sûrs qu'il a adopté certains des préceptes les moins guerriers et les plus sages...

Notre invincibilité dépend de nous, la vulnérabilité de l'ennemi de lui.*

Que l'étudiant en anglais ait choisi la langue de Shakespeare est-il un avantage, une facilité, de la pure vanité ? La réponse, au-delà du titre de son premier six titres, est dans chacun des titres sortis depuis, et dans le titre du jour, en forme de Rewind personnel propre aux codes du genre.

Pourquoi je rappelle en anglais ? / J'ai commencé à 14 ans / Je devais cacher à mes parents que je commençais à écrire et que je chantais, parce que le plus important c'est les études, la musique une bouffonnerie / Ils ont fait tellement de sacrifices de l'Algérie à Paris / J'ai essayé d'écrire en français mais mon BIC restait figé / (...) / Donc j'ai écrit dans une langue qu'ils ne connaissent pas / Mes pensées, mes émotions, joies et peines masquées...

Choisir la langue maternelle du rap est une chose, avoir le flow, et l'accent qui va bien, en est une autre... et surtout, là où d'autres râpent comme ils aboient ou hennissent, Rilès va jusqu'à accompagner chacun de ses titres de la publication des paroles pour qui s'offusquerait de ne rien y comprendre... et qui n'aurait donc plus qu'à prendre son courage en main et sortir un dictionnaire.

Sans se cacher derrière son petit doigt, il ajoute une couche de second degré en intégrant les lyrics en mode karaoké et un visuel un rien second degré. Une formule qui fait mouche. Qui parle à défaut d'être comprise de tous, avec un score enviable... comme les 300.000 vues en une journée pour ⏳.

Le message est clair, simple et direct, old school...

By myself I don't need your prod / I don't want your beef, your bitch and your buzz / Always for my bros, my niggas, my blood / Never for the fuzz, they shootin' my cuz / I wanna bring the peace, but can I be bad? / This shit is for me, for you and for us / I do it for the streets, and for the suburbs / Plus I do it for the passion / And I do it for the patience / No I'll never forget the pain from this fight / I do it for my family... (extrait de I Do It)

... il avance par lui-même, sans rechercher le producteur qui va bien, l'argent facile et le buzz, avec un état d'esprit de fraternité et de famille, loin de la vulgarité et de la misogynie... avec passion, patience.

L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat.*

Dès lors, le titulaire d'une bourse du mérite s'équipe et apprend les techniques... court les autos et les occases de matériel de seconde main... et donne à ses production une qualité indiscutable avec une culture de MC proche du soundsystem dancehall.

Il le dit dans ses textes, le montre par les mélange de musique qu'il opère, son rap comme ses productions n'oublient pas d'où il vient. Ses instrumentaux exsudent toute la culture de l'Afrique du Nord, kabyle et au-delà, puisqu'il intègre à l'anglais, de l'espagnol, de l'arabe, du portugais et des sonorités qui réconcilient les deux rives du Détroit de Gibraltar.

Réconciliation le mot est lâché, métissage, cross-over de genres musicaux et d'instruments exotique et classiques pour laisser entrer les gens dans son univers... et ils semblent, comment dire, nombreux... puisque les trois quarts de ses titres et les mélanges qu'il propose, parfois même à l'intérieur d'une même chansons, y trouvent une forme d'universalité et enregistrent une moyenne du million au compteur.

Il prévient qu'il de prépare pour le Grand Final.

Et Sun Tzu d'avoir le mot de la fin.

Entendre un coup de tonnerre ne prouve pas qu'on a l'ouïe fine.*

* Sun Tzu

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