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17 sept. ~ Have the Moskovik ~


l Have the Moskovik l Là où les idées vertes incolores... l

Pour présenter Have the Moskovik, une option serait d'en parler comme d'un groupuscule menchevik orléanais membre d'une obscure frange du post-rock récréatif.

Post-rock récréatif, qu'est-ce donc encore que ce néologisme catégoriel musical ? Simplement, la marque de fabrique d'un groupe qui s'est dit que la pratique d'un rock atmosphérique downtempo à guitares rugissantes ne devait pas forcément tomber dans le cliché de s'habiller tout en noir, d'être tatoué et dépressif.

Sous le vernis du sérieux dans le choix de samples pointe une dérision qui ne plaît pas à tout le monde, concède le groupe qui a choisi ces dernières années de projeter des vidéos sur scène pour créer un paradoxe supplémentaire entre le son, les mots et les images, qu'ils déplorent ne plus retrouver dans les médias de masses.

Au passage, la présence significative du violon rappelle sans hésiter, non pas la Belgique de dEUS mais plutôt l'Australie de Dirty Three et de Warren Ellis, même s'ils se disent tous plus ou moins fans du célèbre combo glaswégien spécialiste du genre.

Ayant à peu près tous eu des expériences de groupes avec chant auparavant, ils se sont retrouvés sur ce projet volonté de laisser la place aux ambiances, sans avoir à sacrifier la puissance et l'énergie sur l'autel de la voix. Le recours au sample permet ainsi de créer une distance avec le contenu tout en stimulant l'imaginaire...

[ ces cinq ouvriers de l'explosion sonore...

pratiquent la lutte des classes musicales comme un espace récréatif ]

Les textes n'en sont pas moins choisis pour leur sérieux ou pour rigoler et pour les messages qu'ils portent et qui les touchent.

L'intégration, depuis l'album Là où les idées vertes incolores dorment furieusement (2013), d'un cinquième membre, à la guitare et à la voix, en lieu et place de certains samples, ajoute un degré supplémentaire de dimension poétique.

Prévert, Badinter, Verlaine, Jean Giono, la voix de Marguerite Duras, de militants anti-guerre d'Anonymous ou l'extrait, chèrement payé, du Dictateur de Charlie Chaplin côtoient ainsi le noir et blanc de films de série B voire Z en tout genres.

Suffisamment occupés à vivre le sérieux de leur vie de tous les jours, ces cinq ouvriers de l'explosion sonore, par opposition aux cadres bolchéviques professionnels du rock bien-pensant, pratiquent la lutte des classes musicales comme un espace récréatif qu'ils habitent, entourés d'un réseau de proches, à leur rythme, avec la loi de Murphy, quelques impondérables et autres cailloux dans les chaussures.

Philosophes, les Have the Moskovik recherchent et privilégient la spontanéité, laissant la place à l'erreur, que ce soit lors des enregistrements qu'ils font en sessions live, ou lors des concerts.

Ainsi, le troisième album initialement annoncé pour l'année 2016, et enregistré à ce moment-là, a souffert de petites galères qui auront empêché de le sortir avant le début 2018. Mais, il est presque prêt, assurait le groupe, mi-septembre, à la sortie d'un concert dans le cadre du festival défricheur Hop Pop Hop, dans leur ville, Orléans.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage... mais pour la suite, mine de rien, ils envisageraient de délaisser le format de l'album, long et incompatible avec les agendas de chacun, pour proposer plus fréquemment de nouveaux titres sous différentes formes.

Prove you are not a robot disaient-ils en clôture de leur deuxième disque qui débutait par Liberty Will Never Perish, un manifeste en soi, dont on attend les prochains développements.

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