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13 sept. ~ Amor Blitz ~


l Amor Blitz l Ta jalousie est un drone l

Est-il possible de voir émerger de nouveaux courants ou de créer de nouvelles hybridations musicales... près de 70 ans après la naissance de la musique amplifiée et l'apparition des générateurs de signaux et de sons synthétiques ? Et de surcroit en français ?

La réponse est oui.

S'il reste difficile de réinventer la roue, rien n'empêche d'être à l'écoute et curieux de ce qui circule dans l'air et sur le Net. Ajoutez-y une envie de créer -et la capacité de le faire- et vous obtenez une nouvelle scène, bien française, décomplexée qui vide les greniers de la pop électronique 80's, dans le punk synthétique et la chanson surréaliste... une scène gloubiboulguesque (?) affamée, speed, fun et qui ne craint pas le kitsch puisqu'elle en garde l'insouciance, se débarrasse des petits quelque chose qui la rendrait ridicule pour livrer un véritable cadavre exquis qui n'hésite pas à durcir le ton...

Quelques noms viennent à l'esprit, Pogo Car Crash Control pour la version à guitares, Faire pour la version claviers, et entre les deux, venu de l'Est... Amor Blitz un projet emmené par Emmanuel Marteau Boy Szczygiel...

Au petit jeu des influences et du name dropping pour tenter de s'y retrouver, tout le monde risque de perdre, face à une génération qui est née avec le back catalogue mondial à portée de main et d'oreilles et avec une technologie qui permet de se lancer sans tout seul dans un coin, de faire ses chansons, de les faire écouter et de partir de là. La culture musicale devient en quelque sorte instantanée, à portée de clic et peut sauter du kraut rock, au hard rock avec un arrêt au stand du funk.

Je ne revendique pas cet éclectisme, c’est même plutôt un mot qui me fait peur. Ce qui varie n’est pas le style mais plutôt l’énergie je dirais, expliquait Emmanuel au sujet de Marteau Boy, son projet solo qui a précédé/initié la naissance d'Amor Blitz en tant que groupe. L’axe principal reste une sorte d’electro-pop faite à la maison qui peut devenir trash ou même très calme. C’est très calqué sur les humeurs qu’un être humain peut avoir. Et puis quoi de plus chiant d’avoir un album à écouter avec 12 pistes qui jouent sur le même feeling, disait-il à The Laddr.

Avec Marteau Boy, le Strasbourgeois lâchait des productions DIY dans la nature comme on lance des ballons de propagande à la frontière de la Corée du Nord, véritable bouteilles à la mer, destinées à qui pourra bien en recevoir le message... en français, avec des textes simples et efficaces.

Depuis 2011, Marteau Boy a mué, et s'est constitué un entourage qui amène à un disque, toujours aussi synthétique dans l'esprit, mais en mode petite escadrille avec Emmanuel Szczygiel à la composition, voix, guitare, claviers, Matthieu Guyot à la guitare, Louis Huber à la basse, et Gabin Henry à la batterie. Une première écoute laisse perplexe l'auditeur qui fut traumatisé par une décennie durant laquelle l'herbe semblait plus verte ailleurs... les années 70 et 80 aux États-Unis - ou en Angleterre - n'ont pas la même guerre qu'en France... le son des claviers et les traitement des guitares de cette époque ont laissé chez un grand nombre d'adolescents quelques séquelles urticaires traumatiques... mais le ludique et l'ingéniosité des compositions l'emporte haut la main, sans laisser un quelconque sentiment de braquage intellectuel.

Revoici donc revenir sur le devant de la scène une époque que nombre de personnes espéraient morte et enterrée et qui refait surface de manière surprenante... la faute à la technologie et à certains émulateurs, autrement appelés plug-ins, qui nécessitaient à l'époque d'avoir des ingénieurs du son, plus proche de la blouse blanche et du doctorat certifié que de maestros de la table à potentiomètres... et qui sont aujourd'hui livrés avec des logiciels qui fonctionnent sur des ordinateurs tiennent dans des boites.

Alors du coup, c'est kitsch, mais plus punk que d'autres qui le revendiquent, sans indice sur ce que tout ce gigantesque foutoir sera devenu dans cinq ans, parce que la navigation se fait au doigt mouillé, et advienne que pourra, ou plutôt advienne que voudra quelque part entre Plastic Bertrand, CAN, Eiffel, Sparks, Telephone, Simple Minds, Bijou, Black Sabbath, Jacno, Europe, Conan Mockasin, Devo...

Aux débuts d’Amor Blitz, la compilation des Jeunes Gens Mödernes a pu être une influence dans le sens ou j’ai pris conscience qu’il était possible d’être totalement décomplexé avec la langue française et que son utilisation dans un contexte plus alternatif pouvait fonctionner... déclarait Emmanuel au blog Nancéien de l'émission Electrophone.

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