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11 sept. ~ Pamplemousse ~


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Si les noms de groupes et les pochettes sont parfois, souvent, rédhibitoires à l'envie de décellophaner un disque et de l'écouter, la provenance des artistes n'est pas bien loin dans le classement des meilleures mauvaises excuses pour ne pas écouter quelque chose...

Il y aura toujours un petit a priori Nord/Sud en fonction de la région et du pays d'origine. Il est souvent difficile au premier abord d'imaginer qu'il y ait du rap de qualité en Italie ou en Espagne, qu'il y ait de la cold wave en Chine, du math rock au Luxembourg, etc... et pourtant !

Tout comme le monde occidental s'ébaudit devant le fait que des Touaregs aient pu tomber un jour sur des guitares électriques et qu'ils aient eu envie d'en jouer pour autre chose que faire des reprises de Jimi Hendrix ou Led Zeppelin, il peut être difficile d'imaginer que l'île de la Réunion ait autre chose à offrir que du sega et du maloya... et pourtant ! Oui, grosse erreur, la musique ayant de tous temps montré qu'elle s'affranchissait sans peine des frontières et des océans, chacun l'intégrant et la métissant avec la culture musicale locale, ou pas.

Si la Réunion n'est pas aussi identifiée qu'elle le devrait sur la scène musicale française c'est peut-être parce que ses musiciens ont tendance à un certain moment à rejoindre la Métropole pour mieux tenter leur chance, ou juste pour y travailler, mais l'électro, par exemple, y fleurit de belle manière, et le rock a son petit contingent d'aficionados talentueux... et ça ne date pas d'hier.

On se souviendra, il y a quelque temps, du métal Mansonien (Charles autant que Marilyn) de Nutcase. La noise pop de Thermoboy vaut le détour.

Certes la liste ne sera jamais aussi longue que les inscrits aux découvertes du Printemps de Bourges en Île-de-France dans la seule catégorie pop rock mais la qualité compense la quantité ! Question de proportion, et de ratio musiciens au kilomètre carré.

Au petit jeu des comparaisons, le trio Pamplemousse en remontrera à plus d'un en métropole. Et le choix de travailler avec le studio BlackBox et les incontournables Peter Deimel et David Odlum indiquent avant tout une volonté de proposer à l'écoute une musique puissante et groovy et confirment que Sarah (basse), Nico (chant, guitare), Yohann (batterie) savent ce qu'ils veulent.

Sans aller chercher bien loin, il suffit de se pencher sur les petits fanions plantés au fil de l'album éponyme pour en savoir un peu plus... Hulk, zoo, pieuvre, cirque, marabout... et vous obtenez un cocktail corsé à base de pop très Guy Picciotto/Joe Lally, Frank Black/Kim Deal, Scott McCloud/Eli Janney ou Brian McMahan/David Pajo*... bref un mélange parfois même dans un même titre de post-rock, de noise, de pop et de post-punk, allant jusqu'à intégrer à leur formule des sonorités plus heavy sur Octopussy...

Le résultat est un album riche et énergique comme il s'en fait depuis les années 90, sans que les gens s'en lassent, et addictif au point d'aller jusqu'à le réécouter un boucle, deux à trois fois de suite.

* chevilles ouvrières respectives de Fugazi, Pixies, Girls against Boys, Slint

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