01 sept. ~ Camp Claude ~
l Camp Claude l Hero EP l
En 2012-2013, la France baignait encore dans les retombées vaporeuses de The XX et une partie du pays découvrait Phoebe Jean and the Air Force et Ms Mr au tournant du mois de décembre.
Mike Giffts et Leo Hellden de Tristesse Contemporaine faisaient, à peu près à la même époque, la rencontre Diane Sagnier, photographe, vidéaste, chanteuse, guitariste, autour d'un projet de vidéo qui allait déboucher sur l'envie de faire de la musique ensemble.
Il n'a jamais été dit, ni prouvé qu'avoir bon goût suffisait à faire de la bonne musique.
Nombre d'artistes en ont été victimes et dont il serait trop cruel de citer ici quelques noms, sans possible exhaustivité, tellement il est difficile de savoir quels espoirs ont été les plus été déçus, les leurs ou ceux d'un public appâté par la dithyrambe généralisée de certains médias qui les ont oubliés de longue date... comme cela se produit aussi en décembre à l'approche des fêtes de fin d'année.
Ainsi, même si le projet Camp Claude est présenté comme le meilleur espoir du moment depuis, pour ainsi dire, sa formation en 2013, le trio franco-americano-britanniquo-suédois continue à évoluer et proposer une esthétique musicale toujours plus affirmée qui en fait un groupe à continuer de surveiller et à suivre.
Gimmicks et hooks de guitares sont catchy comme il faut... depuis les premières maquettes. Les beats sont en phase. Normal. On ne la fait pas à Mike et Leo...
Avec le temps, l'option dance-floor continue à s'épaissir et le groove qu'ils proposaient en live, par exemple, un soir, encore, de décembre, en marge des Transmusicales 2015, montrait tout le chemin parcouru depuis les premiers titres et les premiers concerts. Deux ans, en soi, n'étant pas un tempo indécent pour développer un projet. Bien au contraire.
Le trio a fini par sortir un premier album en 2016 qui proposait un doux mélange de synth pop / cold wave teintée d'urban pop, qui n'avait rien à envier aux groupes du style School of Seven Bells, Chvrches (avec le u ou le v) et DIIV (feat. Sky Ferreira).
Une bonne moitié fut mixée par Dave Bascombe (Depeche Mode, The Silencers, It's Immaterial, ...) le reste étant réparti entre Stan Neff (Tristesse Contemporaine, Yan Wagner, ...) et Vincent Audou (Nekfeu, Georgio, Brodinski, ...).
Ça dresse un décor, une ambiance, une trajectoire.
Prolifique et gourmand, ils sortaient dans la foulée l'EP Hero qui venait élargir encore l'horizon des possibles...
À ce niveau-là, les métissages que réservent le groupe à ses fans est à la mesure de la playlist Camp Claude Jukebox qui va d'Elvis Presley à Chastety Belt ou Drake en passant par Wavves, Iggy Pop, New Order -dont l'esprit n'est pas loin sur Lost & Found- et Young Fathers, qui n'aura pas manqué d'inspirer l'intro et le refrain du titre éponyme de Swimming Lessons.
De fait, entre le charme, la musique et l'interprétation, le Camp Claude semble en mesure de continuer à repousser ses propres limites.
Jusqu'où ? C'est en tout cas en n'oubliant pas de s'y intéresser qu'on la saura. Non obstantes les fourches crudités de the next big thing.