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17 août ~ Real Cool Killers ~


l Real Cool Killers l Up Against the Wall l

Les villes de France ont une couleur musicale qui colle à la popularité des premiers groupes à en avoir émergé... Ces références prennent toujours un peu l'apparence de gros clichés à l'image de Seattle devenant la ville de Nirvana, bien après l'avènement d'artistes tout aussi majeurs, voire plus, qu'eux, ne serait-ce qu'à commencer par Jimi Hendrix...

L'Hexagone a une histoire riche et dense de groupes dès les années 60 mais les décennies qui ont suivi ont démontré sa créativité. Du coup, en termes de groupes fondateurs, avant d'être la ville de l'écurie Jarring Effect, Lyon a longtemps été celle de Condense, Rennes celle de Marquis de Sade, tout comme Le Havre est synonyme de Little Bob Story et Rouen des Dogs, sans oublier Saint-Etienne et les Babylon Fighters, etc, etc, ...

À ce petit jeu certaines villes font pâle figure et de nombreux témoignages, récits, et articles de presse régionale se chargent de rappeler qu'il se passait plein de choses, de longue date, à Marseille, Besançon, Orléans, ... et Clermont-Ferrand.

Clermont-Ferrand hein ? dans tout ça ? Personne n'en parle, comme le veut le jargon de la chasse en ligne au clic, la pêche à la ligne en moins paisible... et bien la capitale de l'Auvergne n'est pas aussi calme que l'image donnée par le collectif Kutu Folk qui l'a replacée sur la carte. Par contre l'esprit cousu-main, DIY, à la force de du poignet.

L'exemple qui revient dès que l'on parle de punk et de rock est inévitablement, ou presque, celui des Real Cool Killers. Dans le tumulte de la fin des années 80, l'effervescence de création de labels indépendants tels que Boucherie Productions et Bondage, pour les plus connus, Black & Noir, Gougnaf Mouvement, Closer, Danceteria, ... le groupe clermontois est une référence d'indépendance et de radicalité dans sa musique et ses choix, son chanteur et figure de proue Pascal Buck Roussel allant jusqu'à se lancer dans l'aventure d'un disquaire label Spliff records*, histoire de garder la main artistiquement mais surtout, sans espoir ou conviction, déjà à l'époque, de pouvoir convaincre de plus gros poissons, et surtout sans que ça n'ait jamais été un objectif en soi.

L'objectif était surtout de faire de la musique avec intégrité et d'aller au bout de l'expérience, avant tout scénique.

Le premier album Black and Wild** donnait déjà la couleur, avec tout l'univers d'un Chester Himes en ligne de mire de D.O.A. (Dead on Arrival) à Rebel en passant par Everybody Needs Somebody to Hate... Un disque monstrueux, froid, sauvage, enregistré à la source, pour ainsi dire -à Londres-, avec aux manettes, le plus pointu et obsédé par le son du gang des frères Sourice, Christophe.

Le batteur des Thugs, qui ont à cette époque juste ce qu'il faut d'expérience en plus en tant que fans de mur du son, apporte ainsi à ses contemporains une entraide qui sera reconduite sur le 2e album Hate Yourselves, avec en bonus quelques choeurs très made in Angers.

Le 4e album des RCK sortira en 1996, sombre et froid comme à la première heure. L'album se finit sur un instrumentals noise, quelques notes de piano, après un long passage à blanc, mais comment ne pas être subjugué par Waiting for Trane en apesanteur à la croisée du punk et du jazz avec pour sujet principal les heures noires du saxophoniste et l'aspiration au Love Supreme. Une sortie de disque suivie du split du groupe, avant que Pascal Roussel ne mette fin à ses jours quelques jours plus tard.

* que je n'ai personnellement découvert et adoré, que sur le tard, au moment en prenant une claque à la sortie d'Up Against the Wall et en remontant leur discographie.

** avec Gilbert Biat, rejoints par Patrick Tad Foulhoux

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