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09 août ~ Lautrec ~


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On n'est pas toujours d'humeur à se coltiner le bonheur des autres, constate avec nous Lautrec.

... et pourtant, il y contribue, il nous y aide, Lautrec... avec sa gueule de métèque, ah non ! Ça c'est quelqu'un(s) d'autre(s).

Il avait commencé par annoncer la couleur et postuler que La cruauté tranquille du quotidien suffit... cette cruauté qui nourrit ses chroniques métèques. Il nous conte des tranches de vies balafrées par la misère sous toutes ses coutures, sociale, sexuelle, pécuniaire...

La quasi totalité du temps je trouve une manière positive de sortir de mes textes, confie-t-il. Rien n'est ni noir, ni blanc. du coup j'écris des textes gris.

Si le premier volume de ces instantanés à la vie dure avait la couleur estivale des beats de l'un des sorciers de la Fine équipe, Guts, et quelques rayons de soleil d'Anastasia, sentant venir les prémisses d'un automne sec avec Billie Brelok... le 2e volume se parfume à la froideur d'un hiver aux instrumentaux le plus souvent trempés dans les brumes d'un jazz des matins blafards, ceux où l'arrière du crâne fait mal.

J'ai écouté le projet de Yann Kornowicz, pendant qu'il le fabriquait (Chaos in Châtelet) (...) J'ai adoré ce son qu'il était en train de trouver alors je lui ai demandé qu'il me trouve ce son-là, mais en rap, explique le MC.

Avec Yann, à la production et aux claviers, et Dan Amoz Amozig à la guitare et à la basse, Lautrec sème de petits cailloux dans nos souliers mais nous prend par la main, sur disque comme sur scène, et nous fait faire le tour du propriétaire... douleur, solitude et marasme, avec un regard tendre sur la souffrance des autres... entre voie de garage professionnelle ou sentimentale et pelouse en friche comme la société, il cache, même s'il ne l'avouera pas, tout au fond de la cour un abri de jardin rempli d'espoir et d'utopie de jours meilleurs...

Non pas d'utopie. Je ne parle que de ce que je connais, de ce que je vois. Déjà parce que je n'ai pas d'imagination, et ensuite parce qu'en effet j'aime les gens, qu'ils me surprennent toujours par leur faculté à se racheter... Pas besoin d'inventer un monde ou un être humain idéal . Les belles choses sont partout.

D'où les portraits d'ailleurs. Les gens sont bien plus intéressants que les utopies ou que les idées en général, selon moi, explique-t-il.

Des propos qui résonnent avec une discussion passée à la postérité sur l'engagement et 'lutilité sociale de l'artiste, entre Jean Ferrat et George Brassens.

Rien n'a été dit qui décrive plus justement comment je pense ma musique que ce que raconte Brassens dans cette interview(..) y compris la bienveillance pour Ferrat d'ailleurs. J'aime qu'il y ait des Ferrat pour contester l'ordre du monde dans leur texte et prendre parti (...) J'ai ça autour de moi, se réjouit-il.

Mais au milieu de toute cette détresse, et des diérèses, Lautrec choisi le groove subtil pour adoucir l'âpreté de textes référencés au non-chant sémantique simple et accessible... avec des mots simples, beaux, et habilement choisis. Toute la poésie urbaine.

S'il vous venait à l'idée de dire qu'il manque d'idées, il rétorquerait qu'au moins lui ne dirige pas un pays où l'espoir... et que ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...

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