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08 août ~ Poni Hoax ~


l Poni Hoax l Images of Sigrid l

Cet album est sans hésiter à ranger dans les meilleurs disques dont la scène française peut s'enorgueillir depuis dix ans.

Poni Hoax existe toujours - mais pour combien de temps ?. Quoi qu'il en soit, il ne pouvait pas être question de ne pas parler de ce groupe. Mais comme d'autres déjà douloureux déchirements concernant de récents albums d'autres artistes, il n'était, en tout cas, pas pertinent de parler d'un autre disque que celui-ci, tant Images of Sigrid reste à ce jour leur meilleur album. Ceci n'engage que votre serviteur bien évidemment.

Là où, plus récemment, Nicolas Ker est plus David que Bowie, moins Depeche que Mode, ce 2e disque aussi sombre que magistral sort à l'époque, en 2008, où Frustration et Zombie Zombie publient leurs premiers disques. Ailleurs, sur un autre canal, Editors sorti son brûlot An End Has a Start, Franz Ferdinand a fini d'épuiser les singles de You Could Have It So Much Better, le gang de Dave Gahan et Martin L. Gore a définitivement acquis le statut de Rolling Stones de la new-wave et The Fall reste The Fall... et pour couronner le tout, Poni Hoax, donc, sort son disque chez Tiger Sushi, et renouvelle son partenariat avec Joakim, et propose une Sigrid aux atours de poupée russe, avec toute la palpitation dans l'expectative de découvrir ce qui vient après.

Mais si l'essence de ce disque trace le chemin pour State of War et Tropical Suite, la mèche semble mouillée et laisse le fan dans l'attente d'un exploit renouvelé/renouvelable.

Pourquoi ? Parce que les titres sont entiers, au propre comme au figuré, qu'ils prennent le temps de se raconter, de trouver une accroche et d'aller jusqu'au bout de l'idée... Le groupe y est audacieux plus que jamais, ne serait-ce que dans le choix d'ouvrir le disque avec un morceau de 6 minutes. Un choix l'air de rien plus anticonformiste qu'il n'y paraît, sans parler du panel d'ambiances fiévreuses, planantes, intenses, épileptiques, ... dont cet album livre les photographies développées à fort contraste.

Pourquoi ce disque est-il à part ? Parce qu'il y a dans la conception des tracklistings toute une légende ou un rituel, au choix, qui veut que le premier titre est primordial dans l'accroche de l'auditeur. Check. Le second importe moins, mais c'est mieux s'il est efficace, tout en apportant des pistes d'ouverture sur autre chose. Check. Le troisième est important parce que si les deux premiers n'ont pas convaincu c'est un peu la dernière chance de convaincre l'auditeur d'un futur immédiat meilleur, en terme de chansons du disque s'entend. Ce n'est que de la musique, pas un traité de géopolitique, même si la musique est connue pour adoucir les moeurs. Bref. Check.

À partir du quatrième titre, les religions divergent... le premier titre de la face B ? le 9e titre ?...

Quoiqu'il en soit IoS continue à remplir toutes les cases... avec le titre éponyme, sexy et dansant à souhait, tout en conservant les températures froides dans lesquelles le groupe plonge l'auditeur depuis déjà 20 minutes...

À partir de là, il ne peut plus rien arriver qui dissuade d'aller jusqu'au bout. Le groupe continue à surprendre et d'aucuns seraient tentés de noter un ventre mou avant une reprise en mains avec The Soundtrack of Fears, neuvième titre sur 13 !... Pour autant, le reste des titres de l'album savent surprendre, portés par un chanteur possédé dans la voix, et les textes.

La deuxième moitié de l'album est remplie du genre de titres inconfortables au premier abord, qui gênent aux premières écoutes, mais qui finissent par être nos titres préférés après un certain temps. Ce genre de titres, oui, quand on s'est lassés de ceux qu'on préférait aux cinquante première écoutes. L'apanage des bons disques, qui s'offre le luxe de finir sur 13 minutes floydiennes.

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