05 août ~ Volage ~
l Volage l Spleen 7" l
Volage ? Pas tant que ça... Plutôt appliqués et consciencieux les garçons, ou pas...
Certainement ces terme ne sont-il pas adéquats. Peut-être faut-il mieux considérer le visuel de ce 45 trs aux fleurs, pas fanées, juste desséchées, peut-être faut-il ne pas confondre application et conscienciosité avec un processus de sédimentation lente, de recherche ou de conscience de l'essentiel...
Quand il s'agit de textes et de mélodies, folk ou pop, ou de leurs versions plus électriques, plus garage 60's, plus 70's ou grunge et psyché, il peut se développer une sorte de maturation qui prend différentes formes, mais dont le déroulé est continu et permanent... Ainsi, bien qu'une idée ait surgi à un moment donné, sans être exploitée immédiatement, elle continue à germer dans un recoin, et prend tranquillement son essor, jusqu'à ce qu'elle soit prête à être couchée sur papier, vinyle, ou bandes magnétiques polarisées...
Je vois bien au fond de la classe des yeux écarquillés qui se demandent ce que tout ce charabia peut bien vouloir dire... Et bien, depuis l'EP Maddie, les titres, sortis de la besace de Paul Rannaud, semblent se poser un jour quelque part dans un coin de sa tête et germer dans ce même coin de cerveau sous des formes plus ou moins élaborées - mais pas moins bien pensées...
De fait, de Maddie à Coffee Dreamer en passant par le seul album à ce jour, Heart Healing, un tiers des titres existants n'en finissent plus de naître et renaître sous différentes formes... désossées ou bien charnues, ... entre ébauches qu'il serait urgent d'enregistrer et de diffuser ou morceaux aboutis qui auraient besoin d'un retour aux sources...
Du coup, quand il ne fricote pas avec Marietta, qu'il ne mixe ou masterise pas The Madcaps, Forever Pavot, ou monte un projet avec Narumi de Tristesse Contemporaine, Paul enregistre avec ses trois camarades d'enfance des titres dont la tessiture semble presque tirée au sort dans la grande hotte des cinquante dernières années de musique lo-fi made in USA...
Mais que l'esthétique d'un titre se porte sur des choses plus garage, plus folk ou plus noise pop, de la même manière que ces quelques lignes bénéficient de l'avantage d'avoir sous le coude la totalité des disques de Volage à écouter, la jeune génération dont sont issus Paul, Thibault, Simon et Paul ont l'avantage des technologies actuelles d'enregistrement et le luxe de la relecture d'une Histoire du rock déjà bien écrite.
... ce qui ne présume bien entendu en rien de ce que Paul et Volage donneront à entendre sur leur deuxième disque, au-delà d'une rapide intervention du poète sélénite Nathan Roche*.
Spleen et Don't Get Closer offrent d'ores et déjà des options beaucoup plus noires et introspectives que précédemment, même s'il y a fort à parier que ce n'est indicatif de rien de plus qu'une envie du moment... volage, donc peut-être finalement.
* du Villejuif Underground