19 juil. ~ Violent Scaredy Cat ~
l Violent Scaredy Cats l Now You're Wild l
Dans le ciel étoilé de la planète musique, les météorites n'attendent pas le début de la saison des Perséides. Nombres de projets naissent, filent et disparaissent aussi vite sous la voute céleste que les débris de la comète Swift-Tuttle... sauf qu'à la différence des insaisissables et éphémères grains de sable entrant dans l'atmosphère, la musique laisse des traces que l'on peut suivre tels les cailloux semés dans la forêt de disques que les technologies actuelles permettent d'entendre et de découvrir avec plaisir, souvent loin des projecteurs des grands médias.
C'est le cas du projet Violent Scaredy Cats, emmené par Richard Allen, citoyen britannique mais résidant en France depuis sa plus tendre enfance, comme il est de rigueur de le dire.
Deux EPs de ces chats sauvages suffiront à établir le talent de compositeur du jeune homme, qui accréditerait presque les théories du gène musical britannique, tant chacun des titres du groupe est un joyau de pop racée.
Quand l'un des membres éminents des Britanniques The Hollies, Graham Nash, finit par rejoindre Crosby et Stills, ce n'est guère qu'un témoignage de l'inclinaison naturelle de la terre qui pousse les artistes anglais à rêver d'outre-Atlantique, tout comme plusieurs années plus tard Billy Bragg qui se tourne vers Wilco pour adapter des textes non enregistrés par Woodie Guthrie*.
Dans le cas présent, c'est une belle illustration d'un chemin à contre-courant dont la scène musicale française bénéficie depuis l'avénement de la libre circulation européenne de ses citoyens. Il faudrait être de mauvaises fois pour ne pas reconnaître les apports dans la scène made in France de musiciens dont la pop ou le rock font partie intégrante de leur culture. Et c'est tant mieux.
Violent Scaredy Cats en tant que groupe assure !... au delà des origines de son chanteur et propose une pop qui rivalise sans peine avec ce qui se fait à Sheffield, Londres ou Brighton, une pop nerveuse à même de croiser le fer avec the Libertines autant qu'avec Arctic Monkeys ou the Kooks... et qui rappelle un très bel album I Had a Very Happy Childhood d'un autre projet passé aux oubliettes, Film Noir**.
De fait, Now You're Wild est tout bonnement une poignée de cinq titres nerveux et reptiliens dont le dernier titre Wolves and Moons** a très vite (trop?) donné son nom au projet d'inspiration plus folk que Richard voulait développer.
Le changement VSC, Wolves & Moons, c'est que les morceaux que j'écrivais depuis toujours, c'était du Wolves & Moons et j'avais envie d'arranger ces morceaux-là en groupe, explique-t-il simplement.
Wolves & Moons c'était pour partager les morceaux que je ne pouvais pas exploiter avec VSC, qui n' était pas assez ouvert à tout ça.
Dont acte. Mais une fois encore deux Eps, qui virent se poser derrière les fûts le très actif batteur Jocelyn Soler, membre de The Name, également croisé aux côtés de Vadim Vernay et de Margaret Catcher, et qui officie aussi sous le pseudonyme electro de Verlatour...
Deux EPs et ce fut également plié, tandis que germent de nouvelles envies dans la lignée de titres magnifiques dont le subjuguant Nothing Ever Shone in the Sun.
Le nouveau projet c'est sous mon nom pour l'instant, dit-il. Des envies pas forcément plus électriques mais ce sera différent d'avant comme à chaque fois.
Effectivement***, il continue de fait à développer un répertoire déjà fourni et qui, plus le temps passe, se rapproche inexorablement des racines du songwriting folk anglais, avec cette voix hypnotique qui prend parfois des accents à la Thom Yorke.
Donc sans se soucier d'éventuels impacts négatifs d'un Brexit -dont les négociateurs ne manqueront pas de ne pas se soucier de l'aspect culturel de l'ouverture à l'Europe-, Richard continue à écrire des chansons chaque fois plus recommandables que les précédentes. À bon entendeur.
* album Mermaid Avenue
** des noms de groupes mis en danger dès la naissance au regard du nombre d'homonymes à travers le monde mais ceci est un autre débat
