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16 juil. ~ Erik Arnaud ~ Ep. 3/3


l Erik Arnaud l L'armure l

Stéphane Merveille, photographe officiel des pochettes du label Monopsone, de celle des compilations ADA, du webzine À découvrir absolument, et d'une ribambelle d'autres, dont chacune raconte une histoire... dont une en particulier, plus fondamentale que les autres.

Souvent, je propose une idée par rapport à mon ressenti à l'écoute du disque, explique Stéphane. Y a jamais de schéma pré-établi. Une collaboration est toujours différente des précédentes. Elles ont toutes une histoire.

Quelle que soit l'histoire, le hasard fait parfois le travail tout seul, mais c'est la photo qui compte, et la passion. J'ai vu Arnaud (Erik) la première fois, chez lui, à Bourges, se souvient-il, indiquant au passage qu'Arnaud est son vrai prénom, pas Erik. On était invités à dîner, nos femmes travaillent ensemble en fait. Je me rappelle hyper bien de cette soirée. On a beaucoup parlé musique indé... ce qu'on a écouté tous les deux et qu'on écoute toujours.

Je pense que dès le lendemain, ou peut être le surlendemain, il m'a demandé si je pensais être capable et si j'avais envie de l'accompagner pour ce 3e album... sans structure d'accompagnement pour lui. Virgin label lui avait rendu son contrat... On a donc créé à l'époque notre propre label associatif Matrice Records.

Faire la pochette d'un disque pour quelqu'un comme lui, qui a sorti un des disques les plus marquants des années 2000, Comment je vis, était un cadeau inespéré pour un fan de musique comme moi, qui n'est pas musicien ! Une possibilité inouïe de participer à ma manière.

Monter une structure et faire la pochette pour un artiste de renom, une double première pour Stéphane à l'époque.

J'ai beaucoup cherché l'idée pour ce disque, se rappelle-t-il. J'avais déjà fait une pochette de disque pour un groupe local mais là c'était différent...

De mes recherches pour ce disque, qui n'existait pas encore, sont nées une série photographique et une exposition intitulée... de(s)composition, avouant au passage pas mal d'essais infructueux.

Cependant, ce fut le point de départ de son travail aujourd'hui, qui joue souvent avec la géographie des lieux, la géométrie, l'architecture et les empreintes laissées par le temps.

Le plus important (c'est que) je me suis mis à la Photographie, puisque jusqu'alors... je cachais mes photos derrière des subterfuges... pour qu'on ne puisse pas juger sur les seuls critères photographiques, avoue-t-il

Je suis autodidacte, donc je me suis toujours senti illégitime dans cet art. C'est Arnaud qui m'a donc forcé à aller vers de la photo disons plus traditionnelle. Justement...

... quand je lui ai fait voir la série de(s)composition, il a demandé à voir une photo en particulier sans les filtres et sans le travail de post prod que je faisais.

C'était cette photo là !

On mangeait encore chez lui quand il a dit, la pochette du disque ça sera là, et je serai nu dans le placard.

Il aura fallu laisser passer du temps encore pour se retrouver un WE tous les deux et aller dans ce lieu incroyable -un collège privé abandonné- pour aller faire la photo. On avait repéré les lieux pour qu'Arnaud s'imprègne bien de l'endroit.

Quand il a vu l'endroit il a décidé de garder son idée de se mettre nu mais sur le lit. La prise de vue n'a pas été facile, volets fermés et très sombre. Arnaud a disposé savamment trois vinyles dans la pièce pour personnifier l'endroit, j'imagine, dont le fameux album d'Elvis Costello où il prend une photo, dans l'armoire dans l'angle opposé à moi. Je photographie donc Arnaud et Elvis qui lui photographie Arnaud et moi, s'amuse-t-il, au sujet du 33 tours dissimulé dans l'armoire

Je savais en le faisant que ce serait une bonne photo vraiment ! Quand je lui ai fait voir le résultat de ce WE, dont je me souviens comme si c'était hier, je pense sincèrement que ça a été une véritable motivation à finir le disque pour lui... Il avait la pochette... restait à finir le disque.

Puis la photo, outre la finition du disque donc, a conduit à l'objet, une étape à laquelle, paradoxalement, quoique pas forcément, Stéphane est régulièrement associé, quand il s'agit d'un format physique.

La photo lui a tellement plus qu'il a eu l'idée du format DVD à l'italienne, la série limitée qu'on a faite en plus du digipack classique. Personne ne proposant ce format, j'ai cherché le fabriquant de plateau en plastique pour le cd, et travaillé avec un imprimeur local pour imprimer le tout. On était présent tous les deux quand ça été imprimé.

Entre temps Monopsone a rencontré Arnaud pour lui proposer une sortie chez eux. On a gardé notre format en plus du digipack classique adapté à la distribution.

L'Armure fut donc mon 1er disque pour un artiste dont j'affectionne énormément le travail et qui était devenu dès la première rencontre un véritable ami. Coup de foudre amical et artistique donc.

C'est surtout donc ce disque qui m'a permis de rencontrer dans la foulée de sa sortie Denis et Fano de Monopsone qui me proposèrent par la suite une collaboration régulière, jusqu'à intégrer un jour le label et réaliser toutes les pochettes.

... C'est aussi cette pochette qui m'a permis de collaborer avec Bertrand Betsch à de nombreuses reprises.

Tout découle d'elle en fait !

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