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07 juil. ~ Parlor Snakes ~


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Avec Parlor Snakes, remonter à la racine, reviendrait à rembobiner, mine de rien, dix ans de carrière...

Et s'il est question de Racine, Andromaque. Acte V, scène 5... Pour qui sont ses serpents qui sifflent sur vos têtes... et la folie d'Oreste, devenu fou à l’annonce de la mort d’Hermione après qu'il eut assassiné à sa demande son Pyre ennemi... voilà un tableau, au sens littéraire du terme, qui sied à merveille à cet album, dans une version moins funeste, puisque les seules victimes dans l'histoire sont les références dont Eugénie Alquezar, Peter K, et leurs partners in crime, se débarrassent pour prendre toute la mesure d'un rock pur et racé.

Trois ans entre deux disques, mis à profit pour raffiner leurs envies et prendre leurs distances avec certaines recettes de rythmiques et d'arrangements.

Plus d'un groupe se damnerait pour un titre comme Man is the Night, dans un registre vocal impressionnant pour Eugénie.

Ça a été une découverte personnelle, confesse-t-elle. Je me rappelle très bien, on était en studio en train de répéter (...) et Peter a commencé à jouer ce riff. On a commencé à jammer tous ensemble dessus et je me suis mise à chanter dessus très haut... Et ça a été un peu comme une révélation, vraiment !

Elle était encore plus haut à l'origine... On a baissé d'un ton ou d'un demi-ton, parce que c'était plus dynamique en la baissant d'un demi-ton... Je pense que ça, c'est l'apprentissage, à force de tourner, de chanter, de prendre des risques, de tester des choses...

Toujours est-il, que malgré le fossé que peuvent représenter trois ans entre un premier et un deuxième disque, les Parlor Snakes ont en outre eu le nez creux en s'arrogeant les services de Matt Verta Ray (Heavy Trash /w Jon Spencer, Speedball Baby,...), dont on connait l'apport dans ce genre de situation avec un souvenir ému pour le premier disque des Craftmen Club.

On a beaucoup travaillé pendant ces trois ans, explique Eugénie, en plus d'un changement de line up et la reconstitution d'un groupe qui, dit-elle, tienne la route.

On n'a pas arrêté d'être créatifs, d'être sur la route... Avant de débarquer à New York, on avait beaucoup travaillé sur ce qu'on voulait parce qu'on avait très peu de temps pour enregistrer et mixer dans la foulée... on avait deux semaines pour faire douze titres, Rec et mix compris, donc il fallait qu'on soit prêts !

Donc on a beaucoup bossé, et puis il y avait certains titres qu'on avait déjà beaucoup tournés... donc ceux-là ils étaient prêts, ils étaient rodés... et il y en avait d'autres qui avaient été écrits spécialement pour cet album-là.

Un 2e album qui, au delà de sa pochette gentiment censurée par les plates-formes omnipotentes et bien pensantes, fait un aveu semi-déguisé, par son caractère éponyme, d'une mise à nu et d'une forme d'aboutissement d'une quête de soi pour aboutir à ce que devait devenir le groupe et sa musique.

We Are the Moon, en ouverture, laisse tourner le groove... allume le feu et le laisse couver... avant que n'émergent des titres comme Man is the Night mais aussi le très new-yorkais Always You.

Aujourd'hui, sur disque, comme en live, les Parlor Snakes cassent les formules toutes faites et font montre d'une belle maturité quand il s'agit de laisser ramper le roi serpent.

Mais, avant tout, une histoire de spontanéité qu'il s'agirait de préserver.

Quand tu passes beaucoup de temps en studio, forcément, tu deviens pointilleux... Tu reviens sur des trucs... et parfois, pas tout le temps, mais parfois, tu peux te perdre un peu... dit-elle.

C'est comme quand on écrit une chanson, et que spontanément il se passe un truc tout de suite. Tu trouves la ligne vocale et ça roule... parfois je me disais Non, c'est peut-être trop évident, peut-être qu'il faut travailler, chercher autre chose... Et après avoir travaillé, cherché, on revient à ce qui a été le jaillissement, le truc spontané... parce que c'est ça qui est bien... ajoute Eugénie.

Je me faisais cette réflexion avec les garçons, l'autre jour... Si on pouvait enregistrer tout de suite, quand tu crées un nouveau morceau... Quand tu peux le faire ça doit être génial !!

Un pari, un aboutissement, qui n'était peut-être pas gagné d'avance mais dont l'histoire continue de s'écrire.

Quand on a formé le groupe à la base, personne ne savait jouer de rien... à part Peter qui était déjà guitariste à New York... Moi, j'ai toujours chanté, mais... c'est très impudique de chanter !

Y a chanter chez toi, chanter en studio et après chanter sur scène devant des gens et... oui c'est ça que j'aime bien aussi dans la naissance du groupe... J'y suis extrêmement attachée... c'est que, c'est parti de... quelque chose d'extrêmement spontané.. un peu taré quoi ! On était ivres mais on a tenu le truc et je trouve que c'est bien !

Une ivresse et une sueur, une volonté de partager cette moiteur rock'n'roll qui plane sur les titres et transpire l'expérience acquise sur des scènes de tailles diverses.

J'aime beaucoup, et le groupe aussi, travailler dans une urgence... parce que ça te force à aller à l'essentiel, notamment quand tu décides d'enregistrer en analogique avec Matt, dont c'est la spécialité ! C'est ce qu'on cherchait aussi... Là, tu ne peux pas faire beaucoup de re re pas trop d'edit... très peu... parce que c'est de la bande... donc, du coup, tu vas à l'essentiel, et si c'est pas parfait... bin... c'est pas grave ! Et ça c'est dur, c'est dur, d'accepter que ce ne soit pas parfait...

... mais par contre, ce qui est important, moi qui ne suis pas une technicienne de la musique... je n'écoute pas la musique comme un ingé son va le faire, ou peut-être comme un guitariste... moi, à partir du moment où il y a de l'émotion , de l'énergie et que ça va avec la chanson ... ça me va ! C'est ce qu'il y a de plus important pour moi.

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