18 jui. ~ La Jungle ~
l La Jungle l II l
La jungle est une danse qui se pratique à deux. Le rythme et la mélodie. Jusque là rien de neuf, sauf qu'il ne s'agit bien entendu ici pas de la version génétiquement modifiée de la drum'n'bass mais de La Jungle comme l'envisagent deux énergumènes armés, plus ou moins, d'une batterie et d'une guitare.
Le duo affiche la couleur sans ambages, entre vert de colère et rouge sang, avec quelques touches de bleu, comme l'eau pour nourrir les plantes, ou comme quelques bouts de ciel, synonyme d'injection d'air frais pour respirer dans ce touffu bocage musical que les deux enragés s'ingénient à arroser de riffs anacondesques et de cascades de batterie.
Dès leur premier EP, ils évitaient ingénieusement le piège de la redite, au fil des titres mais aussi au sein des morceaux eux-mêmes, jouant du contraste ou de la progression des constructions sonores, parfois des deux.
Avec le deuxième, ils enfoncent le clou.
La guitare leade, tourne autour du pot de miel, ou taille dans les rideaux de lianes. La batterie gambade gaiement ou sonne la charge, avec toutes les options et combinaisons intermédiaires imaginables, avec ou sans pédale, avec ou sans sampler, sans chipoter sur la longueur des titres, tant que ça groove...
Normal, personne ne voudrait s'assoupir quand il s'agit de la Jungle, surtout quand, à deux, on n'a que sa b*** et son couteau.
Pour la première, chacun(e) reste juge, pour le deuxième, tous les morceaux connus à ce jour montrent qu'ils l'ont... entre les dents avec un semblant de mantra qui dirait Laisse parler l'animal qui est en toi.
C'est tout bonnement génial, délicieusement et violemment frénétique... mais me souffle-t-on dans l'oreille ils sont pas français, ils sont belges.
Quoi ? Ah zut, je ne peux pas en parler alors ? Même s'ils parlent français, quand ils parlent ? Parce que sinon, je ne compte plus le nombre de fois j'ai conseillé à un groupe français de dire qu'ils étaient belges histoire de ne pas être victime du fameux complexe du prophète nul en en son pays... enfin vous voyez ce que je veux dire... cette tendance qu'à la presse à s'enthousiasmer, parfois,, pour les choses qui viennent d'ailleurs par crainte que le chauvinisme soit une maladie du cuir chevelu.
Mais là n'est pas le débat. Ils sont belges ? et qu'ils aient fait un split 45 tours avec Lysistrata, ça aiderait à rentrer dans les codes du french-o-rama ? qui sinon aurait dû s'appeler franc-o-ph-o-rma, mais c'était moins sexy... Bin oui, mais non !
Zut tant qu'à faire, si j'avais su j'aurais parlé d'It It Anita. Ils sont Belges aussi, me hurle-t-on dans l'oreillette.
Bon bin tant pis alors j'en parlerai pas alors.