23 mai ~ Goldwave ~
l Goldwave l Night Lights EP l
Encore un épisode de gâchis mais qui laisse une trace et dont il reste néanmoins des titres à écouter et réécouter et nos yeux pour pleurer.
Des titres épars sur des compilations, dont celles du Cargö, salle de référence de la ville de Caen dont le groupe provenait, des sélections et accompagnements en série, locales comme nationale (Cargö, Jeunes Charrues, Bourges, Trans, …), mais peut-être trop de choses trop vite... Il leur aura fallu à peu près autant de temps pour sortir leurs premiers enregistrements que pour mettre un terme à l'aventure en publiant à la sauvette un EP de démos fin 2016... avec des titres plus secs mais pas moins intéressants qui s'éloignaient déjà du style musical qui suscitait excitation et admiration chez les commentateurs et spectateurs prêts à voir en Goldwave un futur The National ou The Horrors made in France.
Entre deux, cette étoile filante à cinq branches qui laissait dans son sillage une pop ténébreuse à guitares teintée d'électronique et couronnée d'une de ses voix volontiers caverneuses, aura sorti trois presqu'EPs sans vraiment avoir formalisé de projet d'album.
Une petite dizaine de titres officiels donc et puis s'en vont. Un des exemples de groupes jetés trop tôt dans le grand bain sans avoir eu le temps de se préparer à y survivre ou de se fixer une trajectoire à moyen ou long terme.
Par contre, ce qu'il y a de bien avec les fulgurances c'est la beauté intrinsèque des chansons c'est que précisément ce genre de considérations importent peu. En l'occurrence, un titre comme 8th of November est juste à s'en décrocher la mâchoire.
On se contentera donc d'un souvenir fugace. On se souviendra aussi de cette triste loi empirique qui veut que la valeur de la somme des groupes résultant d'une scission est le plus souvent inférieure à la valeur du groupe initial... certainement une question d'entropie à une échelle largement supérieure à la bulle ou l'osmose au sein d'un seul groupe. Mais il faut bien admettre que l'histoire de la musique est remplie de groupes n'ayant pas survécu à leur propre formation, seuls restent les témoignages enregistrés.
En attendant, il m'arrive de réécouter ce titre en boucle jusqu'à trois fois de suite, allez comprendre.
