21 mai ~ Ropoporose ~
l Ropoporose l Kernel, Foreign Moons l
Le monde de la musique est tout petit et obéit à des logiques qui n'en sont pas. Rien n'arrive par hasard, à commencer par être découvert sur une scène des Rockomotives, à Vendôme, en 2012.
En phase de lancement, le duo Pauline et Romain Benard donnaient l'occasion de dévoiler au monde leur passion, grosse comme un éléphant, pour la pop sèche transie et intoxicante.
Chant, guitares, claviers, accordéon, batterie, choeurs... ils font tout tout seuls, ou presque.
Cet Elephant Love les plaçait d'entrée dans la catégorie de musique de choix pour fans de PJ Harvey, aux côtés donc de Laetitia Shériff pour ce qui est de la scène française, voire Blonde Redhead par moments, pour ce qui est de l'internationale, une comparaison encore plus valide à l'écoute de leur 2e album.
Avisés, ils étaient allés chercher pour leur premier disque l'expérience et la connaissance de ce type d'univers auprès de Lionel Laquerrière et Pierre Lambla de la team Nestorisbianca -auxquels au passage il faudrait signaler que l'on attend avec envie une suite à leur propre discographie.
Flux et reflux d'ambiances, entre accélérations et relâchement, arrangements en profondeurs de champ, guitares, cuivres et synthés supplémentaires, autant d'éléments pour parfaire un premier album enthousiasmant... et qu'ils ont su préserver, et enrichir.
... Encore un truc qui va finir entre les mains de Steve Albini à un moment ou un autre, pouvait-on se dire... mais en attendant, comme un effet de la logique parfaite sus-citée, c'est Thomas Poli (Montgomery, Nestorisbianca, Olivier Mellano, Dominique A, Laetitia Sheriff, …) qui se retrouve aux manettes du deuxième volet, Kernel, Foreign Moons, et masterisé au studio Black Box, qui serait en quelque sorte notre Electrical Audio français mais à Noyant la Gravière (!!!).
De fait, deuxième album pour Ropoporose et deuxième réussite, tant au niveau du rendu sonore, du traitement des batteries, lourdes, graves, épaisses à souhait, qu'au niveau de toute cette chair musicale qui vient habiller l'os. L'album est en effet plus charnu et on ne peut plus vivant. Peut-être du fait qu'une partie des titres sont nés du live. Il combine en tout cas à merveille la forme de minimalisme qui faisait le sel du premier album avec une surdose jouissive d'instrumentations qui, loin s'en faut, réussit à ne pas noyer le propos.
Fidèles à leur amour éléphantesque pour les changements d'atmosphères, il en ressort un set de douze titres qui évitent la redite, entre eux, mais aussi par rapport au précédent disque. Continuer, sans se répéter, la marque d'une curiosité et d'une écoute qui laisse en suspens dans l'attente de la suite.
Chaque chose en son temps puisqu'en ce moment, Pauline et Romain officient aussi aux côtés de Piano Chat, sous l'appellation d'origine non contrôlée, Braziliers.