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04 mai ~ O ~


l O l Un torrent, la boue l

O, un artiste qui vous prend par surprise, avec ses grands yeux bleus et ses mélodies stellaires. Un artiste résolument o-nirique et loin de l'o-rdinaire de la chanson française.

Les titres surprennent, captivent, vous tendent la main et vous entraînent dans une course échevelée à faire tourner la tête. Cette ivresse résulte à n'en pas douter du fait que les compositions n'ont pour ainsi dire pas de refrains comme le voudraient les dogmes de la composition à l'occidentale. Il en découle un sentiment de fluidité, de limpidité étourdissante.

Lutin, il n'hésite pas à y inclure de bonnes doses d'inspirations classique (Offenbach?) comme il peut par ailleurs recourir - avec parcimonie - à la boucle pour projeter le titre dans les airs ou pour faire un peu plus de ronds dans l'eau... certains textes étant dignes à ce stade de celui de Pierre Barouh.

Taquin musicalement, le multi-instrumentiste n'hésite pas non plus à jouer tout ou partie d'un morceau à l'envers. C'est d'ailleurs sous cette forme –entièrement à rebours– que sont écoutables sur la toile les deux volumes du diptyque Ohm part 1 & 2, certes confidentiels, autoproduits et en vinyle, dont une bonne moitié des titres ont été ici conservés*, ajoutant pour notre plus grand plaisir deux bijoux de pop baroques et psychédéliques, My Heart Belongs to You, et de folk On the Run.

[ des chansons en forme de cercle... ]

J'ai longtemps essayé d’écrire des chansons en forme de cercle : je partais d’une partie A vers une partie B, puis une partie C, et puis on revenait sur la partie A, etc. Je voulais faire un disque en forme de cercle puisque mon nom d’artiste allait être O, c’était cohérent, confessait-il à Wilfried Paris à la sortie d'Ohm.

Il en résulte une impression effarante de le sentir gambader de titres en titres comme d'autres enfilent des perles. Et perles il y a ! L'album est un véritable écrin à bijoux pour des chansons tout simplement imparables mélodiquement, inspirant, ici, la rêverie, là, des élans du cœur, défiant bravache la faucheuse et sublimant l'amour par ce qu'il a de plus sauvage, pour en mettre à nu toute la mécanique du désir en plaçant son Kiss en fin de parcours.

La qualité de cet album ne devrait pour autant pas tant que ça relever de la surprise, puisqu'on l'a vu ces dix dernières années, non pas sauter dans le Vercors, mais jouer à l'élastique et mettre ses talents au service de projets tels que My Girlfriend Is Better Than Yours, Syd Matters, Mina Tindle, Thousand, los Chicros... et quelques courts et long métrages. Autant d'expérience qui auront contribué à donner la confiance nécessaire à Un torrent non pas de boue mais de finesse et de poésie mordorée... comme quand il parle d'offrir l'Odeur du coton ou quand il conte pâquerette à son Écho, sa fille, sur des airs de Manchester.

Que d'eau, que d'eau…, disait un jour un maréchal à l'inspiration politique chancelante, se voyant répondre Et encore (…) vous n'en voyez que le dessus…!

Gageons qu'O n'a en ce sens fait qu'effleurer son sujet avec ce torrent-ci.

*Mon Écho ayant été expurgée de sa fin technoïde

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