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24 avr. ~ Navarre


l Navarre l Eurotrash Summer l

Découvrir et faire découvrir la musique ne nécessite pas forcément de présenter une fiche technique d'album ou un cv de l'artiste pour inciter à écouter quelque chose de nouveau - quoique.

Dans ce cas précis... la réception d'un lien d'écoute par mail, sans plus d'information qu'un nom à consonance franco-espagnole, Navarre, suscite une envie d'écoute... ne serait-ce que par curiosité et histoire de connaître le style de musique qui se cache derrière le choix de telles armoiries.

Au fil des titres se développe un sentiment tenace de familiarité de la voix... Il arrive que des chanteurs aient un timbre, un accent, une articulation qui en évoquent d'autres... mais dans ce cas précis, l'impression est coriace... comme un air dont on connaît la chanson mais dont ne retrouve pas le titre...

Et soudain, le déclic... mais c'est bien sûr... cette Décadence... c'est LA voix de Deportivo...

La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre.

De La Corogne à la Navarre, ce n'est pas la mer à boire... ni un pèlerinage à la Saint-Jacques-de-Compostelle. En tout cas, la décision de Jérôme Coudanne de s'expatrier en capitale catalane a naturellement eu pour résultat un changement de référentiel géographique mais aussi musical, menant cahin caha à ce nouveau projet.

Explications.

Je suis parti à Barcelone pour composer parce que ça me semblait bien de quitter Paris pendant un temps.

Je n'avais pas prévu de me lancer dans Navarre. L'idée était de continuer avec Deportivo. Mais avec mes deux potes, nous n'avons pas réussi à nous retrouver tous les trois au même endroit, au même moment ces deux dernières années. Donc Navarre est né sans préméditation.

Ma passion est d'écrire des chansons donc je continue à en écrire, avec ou sans Deportivo.

Navarre est né de ces compositions, raconte donc Jérôme.

Comme souvent, l'environnement influe sur la composition, et, de fait, quitter la France lui a aussi permis de, dit-il, se concentrer uniquement sur la composition.

Je voulais être dans une grande ville mais moins folle que Paris. Et j'avais envie de palmiers...

Même si Barcelone est une belle ville, grande et effervescente, l'état d'esprit y est un peu plus léger et détendu que ne peut l'être la dense et parfois grise capitale française...

Oui, Barcelone a eu une influence sur les compositions, notamment en terme de tempo. Les tempos sont plus lents dans la chaleur. On marche plus lentement. Voilà le genre de chose qui a eu un impact direct sur la musique. La torpeur liée à la chaleur.

Avec un projet parallèle qui bourgeonne, deux options se présentent, continuer sur la lancée (de Deportivo) ou prendre un autre chemin. Il pose lui-même la question sous forme de chanson donc on la lui retourne... Comment fait-on ? pour mettre de la distance entre deux univers différents - même s'ils se croisent logiquement par moments, ne serait-ce qu'à cause de son interprète.

Je ne voulais pas utiliser ce qui était initialement prévu pour Deportivo. J'en ai composé (des titres) pour un éventuel 5eme album mais ils sont sur un disque dur (...) Mais comme je compose aussi les chansons de Deportivo et que je chante dans le groupe, je pense que ça crée un lien entre les deux projets.

Constat immédiat, l'esprit boîte à rythme prend le pas sur les sections rythmiques rock auxquelles il nous avait habitué, et donne des accents évidemment plus estivaux et plus dansants qu'à l'accoutumée sur la plupart des titres de cet Eurotrash Summer.

Ça n'avait pas d'intérêt de faire Navarre pour composer à la manière de Deportivo. L'idée était de faire les choses différemment.

J'ai composé seul puis j'ai fait appel à Stéphane Briat* pour co-réaliser l'album.

J'avais mon ordinateur, un clavier midi, une guitare et pas grand chose de plus à disposition. J'ai utilisé mon téléphone portable aussi pour programmer des boîtes à rythme qui étaient la moitié du temps la base de la chanson.

J'avais téléchargé des applications sur lesquelles tu peux programmer des boîtes à rythme. Ensuite je transférais ça sur mon ordinateur et je jouais avec.

Pour le coup, au premier abord, il semblait plutôt que Jérôme avait jeté au vent sa guitare, comme il avait pu le faire lors d'un gros concert Place de la République ces dernières années... mais peut-être l'aurait-il juste rangée en même temps que les cols roulés, bonnets et autres attributs vestimentaires qui ne conviennent pas à la température ambiante de Catalogne.

Et bien non.

En fait, il y a des guitares sur les trois quarts des morceaux mais elles ne sonnent pas comme d'habitude. Nous nous sommes amusés à les faire sonner différemment.

Il ressort du coup de l'album une approche plus sensuelle et cavaleuse, plus proche d'une electro-pop à l'anglaise que du rock sec que l'on pouvait lui connaître.

Ces vacances de Deportivo se transforment en joli kaléidoscope rappelant s'il le faut les vitraux de la Sagrada Familia.

Je le voulais comme une compilation de titres, avoue-t-il même. J'ai essayé de faire un album varié en évitant le côté monomaniaque.

Le disque est effectivement moins direct qu'une formule guitare, basse, batterie et s'autorise des digressions comme par exemple sur Radio Bogatell, une ballade bord de plage, comme il l'appelle.

Elle décrit une humeur, la douceur de l'été, de la brise et de la plage, précise-t-il.

Il ne validera pas la boutade sur ce qui pourrait passer comme un clin d'oeil à un tube emblématique des beaux jours... Le Cruel Summer de Banarama, tube planétaire au sujet duquel la chanteuse Sara Dallin confiait au Guardian que c'était une chanson jouant sur le côté sombre des chansons de l'été (...) s'inspirant de l'oppressante chaleur de la saison et du désespoir de ne passer les vacances en solitaire.

On en n'est pas loin. Comment ne pas se prendre à en entendre de lointains échos quand il entonne it's a cruel cruel summer (C.C.S.), qui produit une persistance auditive propre à accompagner les vacanciers tout l'été, tout comme le titre Dragon.

Accident ou préméditation, l'album nous arrive juste à temps pour penser et préparer nos escapades estivales que l'on pourra illustrer avec cet Eurotrash Summer.

* surnom Alf, et qui a travaillé avec rien de moins que Overhead, Erlend Oye, Rob, Pheonix, ...

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