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21 avr. ~ Bosco, ampère et Volt ~ Ep.2/3


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Stéphane Bodin et François Marché à la ville, Bosco à la console, ou, comment la conception d'un disque vue sous l'angle du réalisateur/producteur peut apporter un éclairage différent.

Mais ces fameux producteurs d'où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Des profanateurs de sépultures qui en veulent à l'âme de l'artiste ? ou de simples guides spirituels tout entier dédiés à l'épanouissement de l'oeuvre ?

S'il est aujourd'hui évident que les deux compères de Bosco sont autant à l'aise dans une veine electro happy house pop que dans la dark wave dansante à guitares c'est qu'ils ont laissé traîner leurs pattes sur toute une série d'albums, de Frustration à The Magnetix et de Music is Not Fun à This is Pop.

Et Volt... Leur première expérience en tant que producteur.

On a commencé avec le premier maxi Couples de Volt.

C'est un groupe qui vient du rock'n'roll pur. Ils n'avaient jamais enregistré autrement qu’en studio live ou en home studio. Ils étaient donc intéressés pour tenter quelque chose avec des gens comme nous qui ont une étiquette plutôt electro.

Si tout a commencé par relation et une connaissance commune, ce rapprochement coïncide avec les débuts de l'intérêt pour le son des deux garçons qui s'intéressaient à ce moment-là de plus en plus au son et à comment les autres faisaient.

On connaissait bien FX (synthés) qui nous a présenté Jacko et Lili Z (...) Lili (programmations, guitare, basse, basse synthé) et Jacko étaient partant pour tenter d'enregistrer autrement, et faisaient confiance à FX.

Donc on a accepté leur proposition tout de suite. On avait très peu de matériel à l'époque mais on a sorti quelque chose de compact et de minimal.

C’était vraiment nos débuts en tant que producteurs donc on tâtonnait, mais dans mon souvenir (assez flou) il n’y a eu aucune prise de tête, le son de guitare était puissant et en place, je crois qu’ils ont du faire deux prises maximum. Tout était vraiment carré et minimal, pas d’overdubs inutiles, c’est pour ça que ça sonne super bien encore aujourd’hui.

On s’est bien marrés à le faire, on a fini la session en buvant des bières et en dessinant des bites sur des disques de funk. Les 4 titres sont sortis en 2002 sur Polly Magoo Records puis sur un album en 2007 sur In The Red.

Une première expérience en somme réussie.

Ça s'est passé comme ça devrait se passer a chaque fois. Des gens agréables, intelligents. Confiant et qui font confiance.

Le groupe avait des idées très arrêtées sur certaines choses, ce qui est bien, ils voulaient que malgré l’utilisation d’une boite à rythmes et d’un synthé, cela reste très rock dans l'esprit. Et ils étaient très ouverts sur certaines choses. Comme le fait de tenter des enregistrements bruts, sans effets, et de traiter les sons après l'enregistrement.

Une première expérience assez représentative des raisons pour lesquelles aujourd'hui, en général, les artistes les contactent.

C’est variable, il n’y a pas de références précises mais c'est souvent notre cross over rock/electro qui amène les gens à vouloir bosser avec nous.

Ce qui a pu être compliqué à un moment pour nous car on a toujours refusé de choisir entre les deux camps. Une fois, un artiste nous a contacté car elle voulait que son disque sonne comme du Frustration mais ce qu’elle faisait c’était de la pop sombre et vaporeuse.

Les gens se plantent parfois sur leur musique, ils la fantasment tellement qu’ils en oublient l’essentiel. ​

Plus qu'un coup d'essai, le quatre titres Volt a fait son petit effet, puisque l'album, regroupant ensuite des enregistrements de plusieurs prises d'EP, dont certaines avec Eric Fostinelli (Dum Dum Boys), a trouvé son chemin jusqu'aux États-Unis sur un label qui n'a pas sorti que des petites pointures. Un bel ouvrage pour un groupe qui, bien avant l'heure d'une enseigne de fringues, jouait sur les relations amoureuses de couples mais du côté sombre de la lune de miel.

Pour la petite histoire, la pochette qui sert ici d'illustration a été dénichée dans les bacs de l'un des rares disquaires ayant survécu à la Bérézina du disque et des disquaires à New York, aux abords du Poisson Rouge, sur Bleeker St. et montrant qu'aux États-Unis aussi, les journalistes revendent les disques de promotion qu'ils n'aiment pas, alors qu'avec un peu de logique, il est paradoxal de mettre en circulation un disque qu'on n'aime pas pour des gens puisse l'acheter. Mais comme, on n'en est pas à une contradiction près, dans la cas présent, ça aura fait un heureux.

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