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13 avr. ~ Dionysos ~


l Dionysos l The sun is blue like the eggs in Winter l

Demain, une première expérience marquante de producteur de votre serviteur, mais aujourd'hui l'une de ces aventures de programmateur qui se veut curieux, sans que ce soit facile tous les jours.

C'est cet ovni en forme d'omelette aux allures de mini-album ou de gros EP, selon si on en reste aux 11 titres ou au minutage de 21 minutes, qui a achevé de me convaincre à l'époque de l'intérêt de suivre et défendre Dionysos.

La production léchée, beaucoup plus léchée que sur le séminal - comme on dit - Happening Songs sorti sur le feu-label Nova Express donne tout son sens au rock foutraque et déjanté des Valentinois...

À cette époque le Mellow Gold de Beck et son Odelay avaient contribué à décrasser les oreilles de beaucoup de gens... Entre le post-blues aride du Mississippi de Frog = Electric Torch et le mix batterie en avant, claviers gras, guitare acoustique d'un titre comme Wet, les auditeurs de ma petite radio pouvaient découvrir qu'en France aussi la création pouvait être débridée. Sans parler des très belgo-new-yorkais Plastic Fear et Arthur, une reprise avisée de Dutronc qui fustigeait à juste titre le conformisme, un interlude façon Noël Blanc, des paroles hallucinées comme...

si on voit des nuages dans le ciel c'est Dieu qui se fait des pop corns (...)

je me souviens très bien de toi tu vomissais des fleurs fanées (...)

on siphonnera l'essence du ciel (...)

Mais ce ne fut pas aussi immédiat que je voudrais bien m'en souvenir. La première version de Wet, qui ouvrait Happening Songs à grosse dose d'électricité et le refermait en version folk, n'était pas évidente à l'écoute pour tout le monde. Cette guitare qui partait en vrille faisait l'effet d'un chant de sirènes, séduisant mais qu'il faut repousser.

La mise a l'antenne a donc fait l'objet d'une mûre réflexion. Entre quoi et quoi le placer ? Les gens vont-ils accrocher ou partir en courant ? saisir ce que j'y percevais ?

En gros, plus qu'une mûre réflexion c'était surtout une bonne grosse tergiversation débordant de doute... et de manque de confiance du principal intéressé... l'auditeur... ce personnage impalpable, soit disant pas très ouvert d'esprit, voire inculte à qui il est plus facile de vendre des choses tamisées, point trop épicées, ...

La preuve que non ! Je n'ai jamais eu autant de retours enjoués, excités, amusés, intrigués, (et toute un série d'adjectifs en 'é') sur la mise en onde d'un titre.

My spaghetti hair / Pissing on my very long nose (...) I'll never be Wet Wet Wet*

..., les dissonances, la stereo, et les montées dans les aigus... ça plaisait !

On connait la suite, des premières parties de Louise Attaque infernales, même cloué à une chaise coccinelle pour cause de patte cassée, des slams de la scène à la console aller-retour, une histoire proche de la légende urbaine comme quoi Iggy Pop les aurait complimentés à l'issue d'une prestation scénique, ce qu'Henry Rollins n'a jamais réussi à obtenir**, des enregistrements avec Steve Albini ou John Parish, une ode à John McEnroe...

* message subliminal à destination de Glasgow ?

** Henry Rollins vs Iggy Pop http://youtu.be/0vLaqO4Apn8

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