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19 mar. ~ Toybloïd ~


l Toybloïd l s/t l

{correction 13e § quant au départ de Vanessa Eldoh}

Il arrive régulièrement de voir sortir un nom de groupe sans trop savoir pourquoi ?

Pourquoi ce groupe-là ? Pourquoi cet enthousiasme soudain ? Pourquoi eux plutôt qu'un autre ?

Quand un groupe se retrouve assez (trop ?) rapidement à faire de grosses première partie, là en général, ça tique dans les chaumières, forcément, avec cet aigre mélange d'admiration et de jalousie... Il y a forcément un coup de pouce supplémentaire, au-delà du talent avéré ou pas.

Mettez-vous à la place d'un groupe qui sue et s'arrache bec et ongles pour se faire un trou et voilà qu'il a l'impression tout d'un coup que, tel un Parisien dans la file d'attente d'un concert ou à la Poste te passe devant l'air de rien alors qu'il y quatre personnes devant toi et douze derrière...

Rageant. Une vraie perversion du darwinisme musical (ou pas).

En musique, tous les coups sont permis (parfois).

Il faut créer ses propres opportunités. Ne rien lâcher. Etre à l'affût et saisir les occasions...

Alors quand on est fils ou fille de... ça fait enrager le reste de la communauté... évidemment !

Après, jusqu'à preuve du contraire, le talent n'est pas génétique et bonjour la sinécure pour qui voit défiler à la maison tout le Gotha de la profession... Parfois, il faut ramer, à contre-sens des évidences et préjugés... c'est en tout cas ce que plaide Lou Sirchis*... Lou est la fille de Stéphane Sirkis d'Indochine, jumeau de Nicolas. Voilà donc d'où viennent les premières parties du groupe trentenaire ++, un sacré coup de pouce, naturellement.

Après... il faut reconnaître à Nicolas Sirkis une certaine capacité d'écoute et de défrichage et qui, loin de là, n'ouvre pas ses premières parties qu'à des groupes familiaux. Respect ne serait-ce que pour la chance donnée à leur époque au groupe Daisy Box, disparu depuis.

En tout cas, monter sur scène, que ce soit dans un Zénith ou dans le club d'une ville lambda, il faut surtout arriver à convaincre un public acquis à la cause de la tête d'affiche.

Pour ce qui est des journalistes de la grande presse texte, radio, TV populaire à la poursuite perpétuelle de ce que les gens veulent, ce ne sera pas très compliqué. Un communiqué de presse bien ficelé, quelques noms déjà établis et zou... mais l'autre presse, plus souterraine, et surtout moins formatée, il faut en (dé)montrer plus que ça. Voilà le défi à relever pour Toybloïd, surtout lorsque le chemin choisi a déjà été emprunté, tracé, creusé par des groupes de référence tels que L7 ou Babes in Toyland,...

On comprendra que certains citent également Gossip... mais ce n'est qu'à moitié vrai en ce qui concerne mes oreilles... la production de leur disque étant résolument plus sale et moins power soul dance floor que la bande à Ditto, malgré une forme de cousinage dégénératif de leur Can't Stop avec Standing in the Way of Control.

Parenthèse en passant, il est amusant d'aller voir par curiosité ce que les plate-formes comme Spotify pour ne pas les nommer propose dans la catégorie artistes similaires. Il y a parfois de quoi franchement rigoler même si dans le cas présent, ils ne sont pas complètement à la ramasse. C'est sûr qu'à citer une grosse partie de la scène actuelle du rock français permet d'éviter de se tromper. Pour le coup, plutôt que Naïve New Beaters ou Luke, il devrait y avoir LE premier groupe de rock féminin férocement burné... X-Syndicate**. Mais chapeau bas, ils ont résisté (ou oublié) de citer Superbus. Pardon, désolé.

La genèse de ce disque appuie l'argumentaire du ce n'est pas toujours facile, même avec une cuillère en argent, puisque, mine de rien, le groupe en est en quelque sorte déjà à sa deuxième vie... {Vanessa Eldoh} ayant quitté le groupe, amenant le reste de la bande à reconfigurer les titres dans une formule trio. Mais en général, ça ne fait pas de mal de n'être que trois pour faire du rock pur jus.

L'ultime point de détail - qui n'en est pas un - et qui plaide pour Toybloïd, est qu'ils se sont choisi un producteur anglais***, ce qui - en référence à la génétique du talent évoquée ci-dessus - est plutôt une valeur sûre quand il s'agit de faire du rock... leur musique comme aiment à la définir certains anglo-saxons... Il les aura sans aucun doute aidés à peaufiner leurs titres en studio, ce qui a en général comme conséquence une meilleure appréhension du son sur scène. Et même si nombre de producteurs français ont largement le talent pour sortir un son de cet acabit, il peut être rassurant, et pas forcément plus cher, d'aller chercher à la source du sabir musical.

Il fut un temps où j'aurais dit, bon l'accent est pas au top mais si l'accent ne dérange pas les principaux intéressés (les anglais et américains, j'entends) pourquoi être plus royaliste que le roi ! Ils sont parfois ravis d'entendre des gens d'ailleurs reprendre un registre déjà largement digéré et régurgité par des groupes locaux... et une petite touche d'accent est toujours so cute.

D'ailleurs est-ce qu'on demande aux Hives s'ils ont un accent anglais ? Oui d'accord, n'empêche. Et de fait, Toybloïd envoie le bois comme il faut avec des titres dont la moyenne tourne autour des 2'30, la meilleure façon d'être efficace. Parfois, on n'en demande pas plus.

* oui, remplacez le ch par un k et vous verrez la filiation

** on y reviendra...

*** Liam Watson (The White Stripes, The Kills, Supergrass...)

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