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14 fév. ~ Bazbaz ~


l BazBaz l Café l

En ce 14 février célébrant le commerce des sentiments, je ne peux pas résister à la tentation de parler DU French Lover par excellence, Camille BazBaz.

J'ai sur le bout de la langue

Un mot qui me brûle

Un mot qui m'embrouille

La tête m'arrache les os

Me griffe le cerveau

M'abîme de bas en haut (...)

Ne me montre pas du doigt

Si je veux tes mains d'abord

Si je te demande encore

De me raconter l'histoire

Des gens qui s'aiment une nuit

Des gens qui s'aiment une vie

J'ai sur le bout de la langue

Ton petit cœur qui tangue

Ton petit cœur qui tangue*

Quel plaisir de suivre ce qu'il fait depuis l'époque des sous-sols de l'Hôpital Éphémère où il fallait presque se rendre à la lampe frontale ou en suivant le tuyau jaune, vert ou rouge jusqu'à son studio cosy à souhait, alors que Mud (si mes souvenirs sont bons) répétait à donf' dans le studio d'à côté.

Camille BazBaz est l'un de ces artistes solaires capables de mettre un public en transe avec distribution générale de banane comme le logo de gorille sexy soul à souhait des premiers disques ne le suggérait pas.

BazBaz, c'est son vrai nom est-il encore obligé de préciser, suscite et transmet à son auditoire ce qu'il met dans ses chansons, sans faux semblant, live and direct, que ce soit en version rock, orchestrée, dub, ou plus minimaliste. La décontraction affichée est communicative, tel un remède contre l'infinie solitude que l'on a tous sur le bout de la langue**.

Même si le fond de la chanson est parfois triste, souvent même, j'écris comme je suis (...) on peut rire de nos malheurs, éviter le pathos..., explique-t-il. Je le fais des fois, sans second degré (...) juste avec une chanson sur la jalousie, évoquant comme référentiel les chansons romantiques cubaines et espagnoles.

Pour le rasta qui se cache en moi - si si, juste à côté du gothique patenté - le déclic s'était produit bien avant son hallucinante reprise du Papa Tango Charlie de Mort Shuman...

"Ce qui est marrant avec la variété française, c'est qu'il y a parfois de grandes chansons cachées sous une couche de chantilly..." s'ébaudit-il.

Au delà de la sous-couche caribéenne dub stylee du premier disque, qui s'est métissée au fil des albums, il reste surtout que Camille BazBaz est aussi et surtout un chanteur à textes, un crooner hybrique ou métèque, comme il se définit lui-même... Ses textes sont alanguis comme la posture idéale qu'il suggère. La fureur du Cri de la mouche ou le funk rock de ses amis de la Fédération de funk du genre a laissé place à une philosophie de la nonchalence, une forme d'appel au Carpe diem.

Il aligne tel un fin gourmet les camembourgs*** où le double sens flirte avec une forme de séduction charnelle qui se retrouve aujourd'hui dans les arrangements, comme sur le bien-nommé Roucoule.

Du coup, le séducteur que je ne suis pas aime à prendre des leçons de séduction à l'écoute de ses chansons, sans que le terme n'en deviennent un gros mot - chanson, pas séducteur. Et, de surcroît, le beau parleur que je rêverais d'être aime son style poétique qui ne le dit pas.

Le nouvel album, Café BazBaz, est sorti en octobre dernier. Il entame en ce moment de le défendre sur scène, en version hyper intime, à deux, autant dire les yeux dans les yeux.

Le monde a changé depuis Dubadelik. La place laissée à la tendresse véritable semble chaque jour un peu plus étroite, tout aussi restreinte que les chances de faire carrière dans la musique tout en conservant une forme d'intégrité intellectuelle qui n'aboutisse pas à un travestissement de ses idéaux musicaux... en bref à la marchandisation de la musique.

Là aussi, Camille BazBaz sait se faire philosophe.

Ça m'inquiète ! (Mais) Je fais mon truc, je ne regarde pas trop dans le rétro... Je me dis que j'ai de la chance et en même... Je ne sais pas faire d'autre chose, commente cet autodidacte en tout.

Et puis c'est ce que j'aime !!!, conclue-t-il.

Moi aussi. Et vous ?

* Sur le bout de la langue, titre éponyme de l'album

** titre de mon album préféré à ce jours, même si café BazBaz a de quoi renverser cet auto-classement

*** expression empruntée à un ami qui voyait le camembour comme un calembour bien fait qui coule

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