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31 jan. ~ Narrow Terence ~


l Narrow Terence l Rumble-o-rama l

Ils aiment le bruit. Ils aiment les guitares lourdes et graisseuses soutenues par un kick de grosse caisse puissants et des cymbales maltraitées à souhait. Mais ils aiment aussi les sections de cuivre sombres et les envolées de corde chatoyantes.

Une main de fer dans un gant de velours. À moins que ce ne soit l'inverse. Se fier au premier titre de ce quatrième album des Narrow Terence ne serait pas reculer pour mieux sauter mais bel et bien apprendre à tomber pour mieux se relever et repartir à l'assaut, en mode Rumble-o-Rama.

rumble [ˈrʌmbl] nom. 1. [à propos du tonnerre, du trafic, des canons] grondement. 2. [à propos d'une conversation] murmure, bourdonnement. 3. [anatomique, estomac] borborygmes, gargouillis, gargouillement...

Tout est dit.

You're welcome to stop, dirait 31 Knots. Vous êtes aussi les bienvenus chez Narrow Terence.

Profitez du spectacle en audi-o-rama et toujours ce va-et-vient entre cette voix souvent rauque qui vous saute à la gorge et n'en démord pas.

Quand l'ambiance se fait (relativement) plus soft, plus pop (il faut le dire vite), c'est pour mieux préparer la tempête qui suit.

Ce Rumble-o-rama est un vrai train fantôme, un grand théâtre Nô gouverné par une troupe échappée des enfers. La pièce dramatique qui se déroule au fil des 12 titres et se referme sur un final épique devient prétexte à des valses grotesques, quelques épisodes de narcolepsie baroque, et de fantaisies rock'n'roll.

Là où Mark Lanegan vous aurait invité à des funérailles du blues, les frères Puaux mettent le masque, prétexte à un voyage au coeur de leur Pandemonium personnel, peuplé de fleurs vénéneuses arrosées à la gazoline, de monstres magnifiques aux dents longues et effilées et de sirènes et fées non moins funestes.

Note en passant, en guise de monstres, merci pour Monster et cette invitation faite à Troy von Balthazar de Chokebore, un clin d'oeil à la génèse du groupe et de son nom, et un moyen peut-être de refermer un long chapitre parfois rude pour les êtres humains croisés sur la route en dix années de Narrow Terence.

C'est donc avec plaisir que l'on retrouve - en tout cas moi - cette force motrice qu'on leur connaissait sur des titres comme Wet Dead Horses et Weakness of the Sheep. On retrouve cette noirceur flamboyante tout au long de Rumble-o-rama, mais c'est peut-être la violence de la détresse qui se dégage de titres comme Seahorses, Misery's Dust ou de l'instrumental Blank Page qu'il faut retenir, tant ils font preuve d'une belle maîtrise du sujet par le cerbère à deux têtes que sont Antoine et Nicolas, épaulés dans leur affaire par Phil Avril.

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