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28 jan. ~ VKNG ~


l VKNG l Illumination l

J'adore l'effet de surprise que peut créer la découverte ex-nihilo d'un groupe et habiter Paris offre de temps à autre la possibilité de vivre ce genre de petit moment magique, peut-être plus souvent qu'ailleurs.

En tout cas, le seul autre endroit où ce soit arrivé aussi souvent est Londres, dont je reviens à chaque fois avec la joie d'avoir découvert de jeunes artistes impressionnants de facilité et de maturité musicale, et en même temps assailli par le dépit de se dire si c'est ça un petit groupe en Angleterre, il y a du boulot pour que les groupes français rattrapent leur retard.

C'était il y a quelque années, l'intelligence musicale et le talent de production dans les sphères indés ont depuis largement progressé en France - heureusement, non ? - et on peut s'enorgueillir aujourd'hui de jolies découvertes.

Ce fut donc le cas avec VKNG. Certes le nom et la pochette ont servi d'hameçon. Cette part de jeu et de mystère dans le fait d'enlever les voyelles d'un nom et d'en suggérer une interprétation inspirent une maîtrise, un recul, une confiance en soi que j'espérais certainement retrouver sur scène - et sur disque, bien sûr, mais ce ne fut que dans un second temps.

Un soir de semaine donc, j'entrais dans une salle de concert de la petite ceinture, aujourd'hui honteusement sous-exploitée. Et, là, entrant dans l'arène par le côté jardin, l'éclairage scénique laisse voir les premiers rangs du public, les visages sont lumineux, arborant de larges sourires béats aux yeux qui scintillent. Sur le plateau, le groupe est en mode dancefloor, un chanteur format armoire à glace, barbu, danse comme Mick Jagger et Nik Offer (!!!).

Le set file, la soirée aussi et je rentre chez moi avec une seule envie, écouter la version disque.

D'entrée le disque prend par la main et inspire un mélange de plénitude et d'envie d'onduler des hanches - aujourd'hui encore après de nombreuses nombreuses écoutes, même tout seul chez soi dnas le noir, les bras en l'air ou le casque sur la tête dans la rue (More). Les tempes se relâchent et permettent l’esquisse d’un sourire, un exploit chez moi il faut bien l'avouer.

D’entrée donc, Illumination dévoile un certain savoir-faire, voire un savoir-faire certain, mélangeant les styles et les influences disco, soul et funk, de Bowie à Imagination en passant par Curtis Mayfield.

Girls Don’t Cry vient ajouter des sensations à la Arcade Fire, notamment grâce à la participation d'Olivia Merilahti de The Do. La suite est à l'unisson. Tout au long de l’album, Thomas de Pourquery et Maxime Delpierre, intègrent en quelque sorte toutes les capacités de variation que l’on connaît à la formation montréalaise.

Le duo de têtes pensantes de VKNG fait ainsi l’étalage de ses expériences passées dans la pop, l’electro et le jazz, l'exercice d'improvisation servant, à n'en pas douter, à nourrir l'inventivité débordante dans le cas présent... Rappelons-nous cependant que ce qui semblent facile à écouter n'est pas forcément facile à réaliser, mais tant que l'auditeur lambda comme moi en tire un plaisir simple et immédiat, que demander de plus ?

Côté textes, on reste dans l’utile et l’agréable, Killing in the Name of God n’étant pas conçu, semble-t-il en tout cas, pour faire rempart de son corps à une quelconque montée de quelque extrémisme religieux, ni d’un quelconque sentier lumineux, si ce n’est celui des dalles qui s’illuminent sous nos pas de la banquette au centre de la piste de danse, un samedi soir ?

Tous les titres parlent d'amour, et en débordent.

A mi-parcours, un surprenant virage s’opère. Le titre Mary prend un peu par surprise à la première écoute mais on l'accueille avec plaisir après quelques écoutes – le tout dans une ambiance très Hold Your Eyes (Sugar Ray) façon David Bowie servant un philtre disco vintage du plus bel effet.

L’Illumination annoncée en tête de gondole prend des accents plus vintage 80’s sur la deuxième moitié, renvoyant aux univers d’un College, Peter Gabriel (We Are The Ocean) ou (oui encore) Bowie, époque This is not America.

En bout de course, un album par lequel on se laisse séduire et qui offre un agréable remède aux sinistres faciès croisés dans les transports en commun. Avec VKNG dans vos écouteurs, dites adieu la sinistrose.

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