12 fév. ~ Kursed ~
l Kursed l Misophone l
Superstitieux les Kursed ? Assurément ! Un premier album et déjà des histoires de chats noirs, de chats de gouttière, de chats sauvages.
En soi, donc, histoire de prendre les devants autant se choisir un nom de scène qui règle le problème à la base (Kursed = maudit pour les non-anglophiles avec K au lieu du C). Résolus à tout de leur côté pour se donner une chance de sortir du lot, ils sont déterminés, patients, affûtés et, pour ne rien gâcher, bon esprit, la joie de jouer se lisant instantanément sur les visages.
Quel meilleur moyen que de commencer en écrivant noir sur blanc leurs intentions. Rock’n’roll court, efficace et pied au plancher, repris de l'EP Apple ouvre le bal de cet album, histoire que l'on ne s'y trompe pas.
Ils l'ont bâti au forceps ce Misophone. Ils l'ont annoncé et attendu, pour des raisons extérieures à la musique elle-même.
Il faut parfois lutter contre des fausses notes qui n'ont malheureusement pas grand chose à voir avec la musique elle-même. Trouver un tourneur, un label, un partenaire... Et lui laisser le temps de se préparer lui aussi à défendre un disque, qui pour n'importe quel groupe, à ce stade est déjà de l'histoire ancienne.
LE grand paradoxe de ce métier. Faire un disque, pour l'artiste, passe souvent pour un accomplissement, un point d'arrivée, alors que, pour tout le monde autour du tourneur au fan, en passant par les radios et autres médias, ce n'est qu'un point de départ.
Il faut donc ensuite le défendre et convaincre, les foules - comprendre se bâtir un public mais aussi dérider les professionnels. Mais ÇA, convaincre, les Kursed savent faire.
Leur histoire, leur longévité, leur culture musicale l'ont démontré. Dès 2013, le premier album mettait en confiance avec des titres aux influences plus vintage, mais qui déjà mélangeaient les styles et les sources d'inspiration avec un savoir-faire et un talent évidents...
Sur scene, leur mix de rock pur jus et de choses plus pop ou plus garage, mâtinées ici et là d'influences plus exotiques donnent une recette efficace épicée à souhait.
Poussés par la batterie de Romain, Hugo, au chant et guitare selon les titres, Ari à la guitare lead, et Thomas à la basse font de n'importe quelle scène un terrain de jeu qu'ils arpentent toutes griffes dehors, tel un gros chat noir qui marque son territoire.
Tout ce qui rentre dans leur périmètre est giflé, mordillé, recraché en une pelote propre aux hybridations dansantes disco (?) sur Toy, polka (?) sur Deep Sleep, cabaret Nouvelle-Orléans (Crow) la musique produisant le même genre d'effet sur l'environnement proche que la célèbre scène du piano dans les Aristochats.
Apple, rodé de longue date est un titre redoutable tandis qu'Archimedes, outre le fait d'être une superbe ballade, définit à merveille l'effet Kursed et correspond on ne peut mieux au théorème du Grec qui pose que tout corps plongé dans un fluide subit une force verticale de bas en haut égale en force...