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15 juil. ~ Liz van Deuq ~ Ep. 2/3


l Liz van Deuq l Musique de chambre l

Une rencontre avec un passionné de musique débouche toujours sur des conversations animées, passionnées et aussi divertissantes qu'enrichissantes, avec le plus souvent une volonté de transmettre et de partager.

La rencontre avec Stéphane Merveille n'échappe pas à cette règle, dont l'inéluctabilité se vérifie par la richesse passionnée de ses réponses comme sa relation avec les sujets de ses photos. Et comme le monde la musique est souvent très très petit, les rencontres, elles aussi, sont parfois inéluctables, comme avec cette ex-journaliste, pianiste, chanteuse qui gère seule sa carrière jusqu'ici, avec deux EPs, un album, un disque de comptines et un mini LP intitulé Musique de chambre pour lequel Stéphane a signé la pochette.

Pour Liz van Deuq, c'est un ami qui a fait l'intermédiaire, se souvient-il.

Tout commence, bien sûr, par des photos.

J'ai exposé mes pochettes de disques et portraits d'artistes à Lignières (…) aux Bains douches (qui), en plus d'être une salle de concert, est une structure qui accompagne des artistes en développement et Vanessa (Liz) en a bénéficié.

Elle était au vernissage. Sylvain nous a présenté. Elle cherchait quelqu'un pour la pochette de son prochain EP et je pense qu'elle a apprécié mon travail exposé. On s'est de suite vite entendu humainement. C'est important pour moi. Je ne connaissais pas son travail, je suis donc allé écouter et j'ai tout de suite aimé son univers.

Stéphane a deux domaines de prédilection dans le choix de ses photos, les natures mortes et les paysages, architecturaux, ou pas. Le portrait est à part, une réflexion différente.

J'aime les lieux abandonnés parce qu'ils sont chargés d'histoires, avec un petit h, et les extérieurs sont faciles à trouver. On a la chance d'habiter un beau pays et j'ai la chance de voyager un peu. Après, pour le portrait, sur une pochette, j'ai jamais été un grand fan. J'aime la dissociation entre la femme, l'homme, ou le groupe et la musique qu'ils font. Il y a l'individu et l'artistes, même s'ils sont les mêmes. Faire un portrait, c'est avant tout photographier l'individu. Pour ça, je préfère la mise en situation et créer une scène un univers, comme pour Peut-être un jour de Matthieu (Malon).

Mais je suis au service du projet et de l'artiste. Quand je fais une pochette, je m'adapte à la demande, ce qui ne m'empêche pas de proposer.

On a toujours trouvé la solution, jusqu'à présent.

Ce qui fut le cas pour la pochette de mini-album de la jeune femme récompensée du Prix Moustaki en 2015.

Elle souhaitait être sur la pochette mais j'avoue que le portrait pour un disque, c'est pas ce que je préfère, ou alors faut une mise en situation. J'avais en tête un lieu assez classe pour elle et un ami m'avait proposé de venir faire des photos dans le château qu'il gère (mariages, séminaires), c'était l'occasion.

J'ai découvert le lieu avec Vanessa. On a tout de suite été attiré par les chambres. Les lits sont des lieux qui évoquent des histoires, nous avons tous un rapport intime avec eux, on y passe pas mal de temps et on y fait pas mal de choses. On a fait une série dans une première chambre mais quand on a commencé dans celle entièrement recouverte de toile de Jouy, je me suis dit que c'était ici forcément.

Le nom du disque a été choisi a posteriori quand la photo a été faite. Comme une évidence forcément, dit-il au sujet d'un disque intime aux ambiances classiques avec quelques atours de chanson jazz, sur des textes finement écrit, tour à tour subtiles et espiègles.

Quand on a vu la série après sur l'ordi, on savait qu'on avait la pochette mais je suis perfectionniste. J'ai proposé à Vanessa de la refaire pour avoir quelque chose de parfait... Les tissus sur le côté n'étaient pas parfaitement symétriques la première fois. Je ne l'ai vu qu'à l'écran.

Ça été l'occasion de revoir Vanessa pour une deuxième séance. Je dois dire que pour ma part ça a été un super moment, on s'est bien amusés et ça reste un super souvenir.

J'aime beaucoup Liz van Deuq, artiste hyper talentueuse. Il faut la voir sur scène absolument ! Et j'ai adoré rencontrer Vanessa, une jeune femme qui mérite d'être connue aussi.

Au final, le plus difficile pour la pochette aura été de choisir quelle expression de visage sur le lit (…) C'est un peu la Joconde photographique (...) Vanessa avait un doute sur celle choisie au final, moi aucun. Je lui ai conseillé de la faire voir à son entourage pour avoir des retours, qui je pense l'ont convaincue à son tour.

J'aime son expression bienveillante, le côté pyjama cocooning, le rose de la chambre (de fille) qui évoque aussi le romantisme. Je pense qu'elle l'est beaucoup quelque part. L'intimité du lieu aussi qui renvoie à l'intimité du piano-voix. Et surtout ce qui m'a toujours frappé, c'est le décalage entre l'artiste, extravertie, sûre d'elle et Vanessa, introvertie, plus discrète.

Sur la pochette, j'ai peut-être mis un peu plus de Vanessa que de Liz finalement. Mais encore le piano-voix de ce disque m'a plus orienté vers ce résultat-là.

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