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15 mai ~ Sukoï Fever ~


l Sukoï Fever l Jack Bauer 7" l

La première rencontre entre French-o-rama et Sukoï Fever remonte à l'époque des showcases dominicaux publics et enregistrés qui avaient lieu au Nouveau Casino, il y a une dizaine d'années.

C'était la première édition avec à l'affiche un groupe parisien appelé Marvin Marvin dans une veine plus Sugar, mais aussi The Craftmen Club, dont c'était pour ainsi dire la première date parisienne, et qui jouissaient déjà de cette réputation de Jon Spencer à la française... et les Orléanais, donc, qui à l'époque étaient cinq et que l'affiche présentait comme les Hives français.

Scéniquement, le groupe a toujours eu une énergie folle, emmenés par un chanteur-sexy-dancer-en-sueur qui mettait en valeur le sens des mélodies de Sylvain Prez Trémeaux, mais sans toujours arriver à retranscrire sur disque la puissance de leur power rock garage. Il faut dire aussi que les aléas de line-up, véritable Santa Barbara du rock'n'roll sans Cruz Castillo ni Kelly Capwell. qui a vu la troupe largement s'émacier depuis la précédente formation avec cuivres, sous le nom de Skalitsa, pour n'être plus aujourd'hui que trois musiciens + leur frontman. Quinze années riches et tumultueuses.

En fait, il y a 15 ans, on en était déjà à notre 7e année d’existence !, se rappelle Sylvain.

C’est à cet âge de raison que nous avons abandonné le nom de Skalitsa (source de malentendu sur la teneur en rock’n’roll de notre came) pour celui de Sukoï Fever. Mais dans le fond, c’est la même histoire depuis 1995, avec la même ferveur pour ceux qui sont restés dans le bateau (enfin dans l’avion plutôt).

La passion inébranlable, le plaisir intact de créer et de débouler partout où on veut bien de nous sont effectivement les ingrédients fondamentaux de notre longévité, au delà du temps, de la faible reconnaissance, des contraintes professionnelles et personnelles d’adultes ordinaires…

Il y a un moment dans l’histoire d’un groupe où son histoire justement devient une œuvre d’art en soi, au même titre que ses chansons et son attitude, tente-t-il de résumer. On a vu des tas de groupes disparaître au bout de quelques années. Nous, quand un bassiste arrête car il doit travailler plus pour gagner plus, on réintègre un ancien recroisé par hasard après 16 ans de disparition (…) l’élégance du destin...

Pourtant voici qu'arrivent deux nouveaux titres, annonciateurs d'un nouvel album à l'automne, complètement autoproduit, à l'ancienne, à la maison, et avec une maîtrise du sujet perfectionnée depuis le précédent, Amen.

Vu l’état du marché du disque, il faudrait être fou pour signer un groupe amateur formé au XXème siècle, français qui chante en anglais et joue obstinément un rock d’un autre âge ! Ça reviendrait à combattre les moulins dans la Mancha!, philosophe le maître d'oeuvre de l'enregistrement.

Les concerts c’est bien mais quand on a des chansons qui arrivent régulièrement, à un moment, ça démange de les faire exister sur disque. Quand on s’est retrouvé sans l’argent suffisant pour payer un studio classique et sans soutien de je ne sais quel dispositif de musique actuelle, il a bien fallu qu’on prenne la vague du home studio. Contrainte donc, au départ, mais à l’arrivée satisfaction de pouvoir aboutir après moult tâtonnements et approximations à un résultat honorable. Certes au prix de millions d’heures en ce qui me concerne mais une passion c’est une passion !

Quatre ans après, ils reviennent, donc, avec un album à l'image de ces deux brûlots que sont Jack Bauer, qui ne figurera pas sur le LP et Down the Scene qui en sera la rampe de lancement... Tempo à 100 à l'heure, mur de guitares et de batterie, descente en rafting de lignes de basse et rafales de riffs sinueux qui montrent qu'ils n'ont rien perdu et surtout rien lâché.

Si l'inspiration première des Zombies s'est légèrement estompée, on reste bel et bien sur une science mélodique fidèle à toute l'histoire du rock british, avec cette fois-ci un côté plus nordique qui ajoute une sauvagerie du son paradoxale - et pas tant que ça - pour une formule power trio qui prend tout son sens, dans et hors de la cage.

Enfin bon, ce qui compte c’est le voyage, pas la destination ! Non ? Mais attention : Pas de destination, pas de voyage… conclue Sylvain.

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