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02 mai ~ Dead ~


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Quelle température fait-il en enfer, parce qu'en se choisissant un nom comme Dead, on a du mal à imaginer le trio projetant des images mentales d'anges asexués virevoltants au beau milieu de nuages cotonneux.

Avant même d'appuyer sur la touche lecture, le visuel runique et le tracklisting mettent l'eau à la bouche.

Comment ne pas être mis en condition avec des titres aux noms évocateurs tels que Substance, Place For Us, Bad Lashes, Sleeper, Spit Dreams, White Mice, Human Light...

En musique, on peut tout entendre, pas toujours tout écouter, mais dans le cas présent, il n'est pas la peine de se forcer à tendre l'oreille, ni à se la faire tirer... pour céder aux sirènes de ces voix surgissant d'un passé froid, industriel, et ténébreux.

Rennes a longtemps été l'une des villes étendard de la new wave et de la cold wave façon française. Façon britannique aussi car impossible de passer à côté de Complot Bronswick*.

Aujourd'hui, cette scène souterraine, beaucoup plus vivace qu'on ne peut l'imaginer, a tendance à refaire surface comme le montre l'activité autour, notamment, d'un groupe comme Rendez Vous, mais pas que.

Tant mieux. C'est bien l'un des seuls cas où l'on peut se réjouir que l'histoire se répète ou que ses fantômes les plus effrayants refassent surface... n'est-ce pas ?

[ un groupe dont les débuts résultent de sa mort avant même sa naissance... ]

De fait, l'histoire de la formation de Dead est suffisamment cocasse pour avoir envie de céder à la tentation d'en donner une version comme le faisait Evol Berne, leur chanteur, dans les colonnes d'Alter1Fo, fin mai 2013, à l'occasion d'une édition des Bars in Rennes.

À la base, je jouais avec Brice (Delourmel, guitare) dans l’idée de monter un projet, on répétait très souvent (…) On tournait autour de beaucoup de styles sans vraiment se trouver. No Place for Us et Revelation ont été composées pendant cette période.

Puis on a été séparés géographiquement (Brice quittant Rennes pour Paris) et on a laissé le projet au placard. Brice avait néanmoins envoyé quelques morceaux à Bernard Marie (à Lannion), notre machiniste et producteur…

Et il y a 6 ou 7 mois, il nous a envoyé Transmissions. C’est en écoutant l’EP qu’on s’est dit qu’il fallait continuer le projet. Dead est né comme ça !

Bref, un groupe dont les débuts résultent de sa mort avant même sa naissance...

Leur premier EPTransmissions portait déjà en soi un titre annonciateur du genre, faisant au passage un clin d'oeil à une référence de circonstance, et qui faisait entrer Dead dans la danse, macabre ou pas, du romantisme noir.

On retrouve en clôture de Voices les deux premiers titres de l'oeuvre séminale mais en versions synthétisées, comprendre expurgées, distillées et amplifiées.

L'album, disponible via KdB et Manic Depression Records, est la suite bien sentie des deux EPs autoproduits par Bernard Marie.

Les dix titres proposent une plongée en apnée dans un univers où se croisent les mantras de boucles electro hélicoïdales hypnotiques entrecoupées de scies sauteuses hurlantes (Bad Lashes), quelques moments downbeat de new wave endothermique (Flowerbag), comme un sac tendu à un asthmatique et quelques passages transes pop aux rouages industriels (Voices, Spit Dreams).

À ne pas manquer aussi, le vrillant bonus, Colors, de 19 minutes sorti en face B de la version Extended de Transmissions sur cassette éditée par le Turc Mécanique.

En résumé, comme disait Filter à son époque: Hey Man Nice Shot !

* le groupe est de Vannes, mais Rennes a du coup un peu tendance à nationaliser les groupes comme c'est parfois le cas pour Sloy... Mais l'important reste la musique non ?:)

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