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31 mar. ~ The Psychotic Monks ~


l The Psychotic Monks l Silence Slowly and Madly Shines l

Le temple de ses moines psychotiques se situait, il fut un temps, à la croisée des chemins du blues sale, du psychédélisme sauvage et du grunge.

L'auto-production du premier EP Faces to flirtait allègrement avec les influences Jerry Cantrell/Layne Staley et présageait du meilleur, sur scène comme discographiquement, mais ne préparait pas à ce qui nous arrive aujourd'hui.

L'EP IV (prononcer iv comme intraveineuse cf le titre In Veins) opérait une subtile migration de Seattle vers la Californie, une manière de troquer des ambiances pluvieuses contre quelques touches de soleil, tout en conservant une légère saveur boisée, mais avec Silence Slowly and Madly Shines, The Psychotic Monks renouent avec l'orage et retrouvent leurs esprits,... ou leurs démons.

Le trio devenu quatuor au moment du bien nommé IV donne ici un sévère coup de barre qui délaisse le bambou pour une sorte de métal dont on fait les portes de donjons.

C'est en partie lié aux ingés sons avec lesquels on a bossé je pense, raconte Clément Caillierez (batterie, chant). Sur IV, on a bossé avec Henri d'Armancourt, qui est justement né en Californie et qui vient de là-bas et là on a beaucoup bossé avec Laurent Bicharra qui vient de Chicago.

Mais quand on apprend que c'est presque par défaut qu'ils pratiquent l'auto-production, on ne peut que s'incliner devant le résultat et la montée en pression depuis le premier EP.

Ça fait trois ans qu'on développe un studio à Saint-Ouen. Arthur fait beaucoup de son, Paul et Martin aussi, précise Clément. Du coup on est complètement autonomes là-dessus. On a pu s'enfermer deux semaines, trois semaines et faire cet enregistrement-là (..) Laurent nous a beaucoup aidé pour les prises et Arthur a mixé.

Mais s'ils goûtent leur autonomie, la porte reste toujours ouverte à une lucidité saine.

Comme on fait tout nous-même, on a besoin qu'il y ait quelqu'un qui reçoivent ça avec une écoute différente (...) qui dise, là vous avez foutu la basse à +27dB (...) c'est un peu too much, analyse Arthur Dussaux (guitare, basse, claviers, chant). On a rencontré Mathieu Bameulle de SoundBox Mastering . Il nous suit depuis l'EP IV. On aime les mêmes choses. On se fait hyper confiance, ajoute-t-il soulignant que le groupe ne cherche pas absolument à tout faire par lui-même. Plus on fait de choses nous-mêmes, moins on a de recul. Pour ça, c'est génial d'avoir quelqu'un pour faire le mastering.

De fait, cloîtrés ou pas dans leur studio, les moines en question ont de toute évidence emménagé dans ce qui passerait pour un antre de la folie du son (Wanna Be Damned), de la perte de repères temporels (11' de Sink) où la caresse n'existe que pour mieux préparer le double crochet qui va suivre... cf Transforming vs The Bad and the City Solution.

La cime de cet Arkham psychédélique se perd dans les nuages sans qu'on en voie le sommet, la construction de l'album et ses transitions renouant avec le concept de concept album dénaturé par les pratiques actuelles du numérique qui s'assimilent souvent à la consommation fast food de musique et à l'emporte-pièces-détachées des oeuvres.

On a mis pas mal de temps à finir (le tracklisting). On aime beaucoup, comme sur le live, raconter une histoire, bosser les transitions (...) C'était important de garder un fil conducteur, dit Clément.

On voit vraiment nos disques comme des livres ou des films, parce que ça raconte une histoire comme certaines pièces de théâtre ou comme certains poèmes. Y a de vraies transitions, explique Arthur. À un moment, on s'est posés la question de ne faire qu'une seule piste (...) C'est un peu exagéré mais si on ne pioche qu'un seul morceau, ça ne veut rien dire. Ce qui compte c'est d'écouter le tout.

Reste que, pour un premier album, pour ainsi dire fait à la maison, Silence Slowly and Madly Shines fait exploser les jauges et les formats, avec 50 minutes de maelström qui mettent en morceaux les boîtes dans lesquelles on voudrait les ranger. On se retrouve face à un hydre tentaculaire affamé et qui grossit un peu plus à mesure que leur univers musical s'étend.

On travaille beaucoup notre son. Le son évolue en permanence, constate Martin Bejuy (guitare, chant). On aime bien prendre des anciens morceaux à une époque où on était dans un son différent (...) plus stoner comme ce qu'on faisait avant (...) aujourd'hui, on a des sons plus garage, post-punk (...) On réarrange du coup des vieux morceaux avec les sons d'aujourd'hui.

On passe notre temps à réarranger les morceaux, sourit Arthur. On découvre plein de musique et du coup (...) même si la composition reste la même, l'ambiance est changée, adaptée. Cet album est terminé, on a finit de dire ce qu'on avait à dire dessus. Le prochain on ne sait pas ce que ce sera. Peut-être qu'on reprendra où on s'est arrêtés, peut-être que ça n'aura rien à voir.

Lançant au passage une petite invitation aux labels à se manifester, le groupe se réjouit des rencontres faites au cours de la soixantaine de dernières dates qui leur ont permis de trouver de premiers partenaires supplémentaires.

En attendant, l'aventure n'en est qu'à ses débuts et gageons que la Blanche Albion et la Verte Ecosse, où ils s'apprêtent à débarquer, saura apprécier comme nous, le côté compact et ramassé sur scène, sorte de position foetale de groupe, avec la batterie sur les talons du bassiste, les claviers qui buttent presque sur les amplis...

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