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25 fév. ~ Octave noire ~


l Octave noire l Neon l

Un peu de douceur dans ce monde de brutes* ne peut pas faire de mal. Pour cela, Octave noire apparaît comme le remède idéal éliminant les petites rugosités du jour, assouplissant les légères raideurs cervicales...

Ce premier album, sous ce patronyme, moins ton sur ton qu'il n'y paraît, offre en ouverture un titre à la puissance sublimée. Ce Nouveau monde est en effet une belle illustration d'écriture raffinée et calibrée pour jouer sur l'élasticité du temps. Six minutes ne semblent n'en avoir duré que deux ou trois trente, sans compter que le gimmick musical et textuel se révèle instantanément entêtant mis en valeur par la production luxuriante, que l'on retrouve tout au long de Neon.

Le clip qu'en fait Gaëtan Chataigner**, entre Revenants et Rencontre du 3e type, pourrait être pris au premier degré, comme le témoignage de la naissance ou renaissance d'un artiste que l'on attendait (ou plus) mais Patrick Moriceau n'est pas du type jouvenceau tombé du ciel ou de la dernière pluie mais plutôt de la gamme des musiciens accomplis qu'un long cheminement amène aujourd'hui à réaliser la parfaite synthèse (au propre comme au figuré) d'années d'expériences.

Avec Octave noire, il livre aujourd'hui en neuf titres un panel de titres cohérents qui puisent autant dans l'électronique vintage que dans les arrangements des grandes heures de la grande chanson française des années 70.

On a ainsi plaisir à voir se tracer un trait d'union entre Alain Chamfort (Sur un tube disco) et Serge Gainsbourg (Sainte Nuit)***. Au fil du disque, on savoure par bribes de tendres mélanges de souvenirs au dessus des Neiges du Kilimandjaro et quelques appels d'Air d'autrefois (La neige en été).

En écoutant Daho, chantait-il, il n'y a pas si longtemps. Tout cet album montre qu'il a su laisser derrière lui les premiers jours du reste de sa vie pour s'élever et trouver le cristal qui révèlerait (enfin ?) les formes et les couleurs (the Shapes) et surtout toute la dimension cinématographique qui siéent à ses compositions... en d'autres mots, comme le dit Anna Karina****... la voix, les yeux, les mains, les lèvres, les silences, les paroles (...) et voir la nuit créer le jour...

* comme le disait une célèbre marque

** en version raccourcie à 3'50 *** comment ne pas penser à Melody Nelson non ?

**** Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, de J.L. Godard

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