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19 fév. ~ Electric Electric ~


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Jamais un exercice facile que celui du 3e album mais qu'Electric Electric a réussi, prenant un peu les gens par surprise, il faut bien l'avouer. Et c'est tant mieux.

En général, le premier album est la résultante de plusieurs années de travail et de façonnage d'un son et d'un univers sonore. Le deuxième vient enfoncer le clou, parfois élargir les horizons.

À ce niveau-là, Electric Electric a suivi la voie royale tant Discipline venait confirmer le talent pour les rythmiques sinueuses et puissantes de Sad Cities Handclappers. Fini les titres qu'ils bouclaient en moyenne entre 1'30 et 3'30, le format court ayant l'extrême avantage de ne pas lasser les plus hermétiques au style et d'apporter un rythme et une dynamique au disque pour laisser une place de choix aux titres plus longs... Leur 2e album venait montrer une maitrise accrue des ambiances et une capacité à la course de fond sans essoufflement, avec toujours cette tension intrinsèque, sèche et hypnotique.

Le numéro III, sous couvert de ces quelques fleurs, n'est pas là pour faire dans la facilité, ni suivre le chemin que le trio strasbourgeois s'était tracé. La pochette annonce néanmoins la couleur, en termes de température et de viscosité. Froid et liquide.

Les quatre années qui séparent cet album de leur précédente livraison ont de toute évidence contribué à reformater le logiciel et la carte-mère, au fil d'expériences extrêmes et hors des sentiers qu'ils s'étaient employés à baliser.

La Colonie de vacances*, qui, comme chacun sait, est tout sauf ce que l'étiquette annonce, aura laissé des traces indélébiles quant à l'écoute et le recul qu'un groupe peut et doit avoir sur sa manière de composer et de libérer de l'énergie s'il ne veut pas tomber dans un train-train. L'exercice aura été d'autant plus marquant lorsqu'il s'agit de proposer l'équivalent sonore d'un clash de Titans : Marvin, Pneu, Papier Tigre et Electric Electric. Exister sans s'effacer, cohabiter sans perdre du terrain, fusionner sans perdre son identité.

L'éclatement géographique du groupe ajouté à l'exercice de la B.O.** et da la collaboration avec de tierces personnes, pour Eric Bentz, ont forcément influé sur le résultat qui se trouve être toujours aussi intense, plus ambiant cinématographiquement, mais aussi plus industriel dans la forme, surtout au niveau de l'utilisation des batteries et éléments de percussions.

Les compositions trahissent toujours la même obsession pour des structures fractales et une certaine obsession pour la précision. Mais le groupe brouille les pistes sonores au propre comme au figuré, reléguant presque les guitares au deuxième plan - à quelques exceptions près - et faisant la part belle à une transe métallique et vaporeuse, jusqu'à faire tomber les frontières entre des morceaux tour à tour stroboscopiques, tribaux, et planants, surtout dans sa version live qui est proprement hypnotique.

Quand aux voix, fantomatiques, présentes épisodiquement sur le premier mais mises en retrait sur le deuxième, elles reviennent sur le devant de la scène, jusqu'à ce rôle de gardien de zoo offert à l'ex-Kat Onoma, Philippe Poirier.

* pour faire simple, le concept est un concert en quadriphonie augmentée, le public se trouvant au centre avec chacun des quatre groupes de la Colonie de vacances jouant en formation Nord/Sud/Est/Ouest

** Ni le ciel ni la terre, film de Clément Cogitore, musique d'Eric Bentz avec François-Eudes Chanfrault

*** Miss Corée avec Laure Nantois

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