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06 jan. ~ Mars Red Sky ~


l Mars Red Sky l APEX III (Praise For The Burning Soul) l

J'ai depuis longtemps la conviction que certains groupes de la scène rock française peuvent rivaliser avec leurs homologues anglo-saxons. Les premiers à devoir y croire sont les groupes eux-mêmes bien sûr et ils sont de plus en plus nombreux à prendre leur musique et leur courage à deux mains et à faire le saut vers l'Angleterre et vers les Etats-Unis.

Personne n'a dit que c'était facile, mais rester en France l'est-il ? Partir à l'aventure. Il y a la distance, les contingences. Mais le constat reste ce n'est pas forcément plus dur d'être entendu et reconnu qu'en France, ni moins payé.

Il y a paradoxalement ce petit plus d'exotisme qui fait que les Anglais ou les Américains peuvent être curieux de découvrir des artistes qui jouent leur musique avec un petit je-ne-sais-quoi histoire de sortir du vase clos des copies de copies de leur héritage artistique par des artistes du cru.

De fait, un jour en repérage à Londres, pour découvrir des lieux, l'ambiance, les types de programmation, et prendre des contacts, je me retrouve assis au Catch, 22 Kingsland Rd, dans Shoreditch, à discuter avec un jeune Londonien. Il organise régulièrement des soirées concerts avec des groupes made in France. Les noms fusent, et, comble de la stupeur pour quelqu'un qui pense tout de même être un peu à l'écoute de ce qui se fait, voilà qu'il me sort un nom de groupe dont je n'ai jamais entendu le nom. Mars Red Sky.

Des Bordelais. Il adore leur côté stoner et psychédélique. Il en parle avec passion. Curieux, de retour en France, je lance une recherche... et tombe sur le titre Curse sur MySpace (si si, à l'époque).

Aujourd'hui, le groupe en est à son 3e album. Sur scène comme en studio, le groupe affiche une maîtrise sonore et sonique. Les compositions sont fines et lumineuses, les arrangements sombres et massifs.

Avec APEX III (Praise for the Burning Soul), le groupe a mûri et évite habilement la redite. Mars Red Sky se réinvente et bouscule les poussiéreuses recettes du stoner classique.

Entouré d’un mur du son de guitares et de basses bien graisseuses et de cymbales scintillantes à souhait, Julien Pras transcende son propre timbre de voix. On le savait. On le sait. Ce mur du son, cette voix stellaire sont la marque de fabrique de Mars Red Sky mais Apex III délaisse pour le coup les phases psyché texano-californien et expurge la fabrique à gémissements du grunge pour flirter avec une forme de métal downtempo.

Le morceau introductif Alien Grounds vous jette en douceur dans le titre éponyme pour une entrée en matière de 10’54. Epique. Un régal. Le troisième titre Whinery maintient la pression et élargit les débats. Le rendu est sec, puissant, compact et grave… SI je m'enflammais un peu (trop tard?), je dirais que c'est typiquement le genre d'album qui donne envie d'aller au festival Burning Man.

Sur certains titres, ils vont même jusqu’à intégrer des senteurs pop, comme sur un Friendly Fire, qui renvoie personnellement aux souvenirs indélébiles d'un magnifique titre d’album de Sean Lennon, mais c'est une autre histoire. Chassez le naturel (…), le Friendly Fire de MRS renverrait presque aussi et surtout aux premières amours de Julien Pras (Calc, Pull, …).

Huit titres et 49 minutes plus tard, on en redemande et en général je le réécoute dans la foulée. Surtout quand un album recèle des bijoux tels que Mindreader et son mur du son, ou Prodigal Sun, sorte de rock baroque psychédélique.

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