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17 nov. ~ The Toxic Avenger ~


l The Toxic Avenger l Globe l

Talent, motivation et persévérance peuvent être des cousins éloignés, parfois même des frères ennemis.

En musique c'est un peu pareil, mais c'est surtout, on le sait, une belle question de goûts et de couleurs. Et il y en a pour toutes les bouches, autant à boire qu'à manger.

En ce qui me concerne, je n'ai jamais été trop fan de la phase disons post-adolescente de The Toxic Avenger... En somme, je n'ai jamais été très fan de l'électro névrotique et simili-déstructurée inspirée des jeux video à l'ancienne, ce qui ne m'empêche pourtant pas d'apprécier quelques titres de pure pop ou d'electro 8-bits. Un histoire d'humeur peut-être.

Mais, toujours intrigué, toujours curieux, je reviens toujours vers ces artistes capables de remplir des salles, d'engranger des vues sur leurs vidéos, de faire décoller leurs compteurs de streams... ne serait-ce que le fait de ne rien y entendre n'invalide nullement le manque de talent et fait s'interroger sur le pourquoi du comment d'un succès auquel on reste hermétique... des histoires d'entropie du bon goût dira-t-on. Parfois, une fois, deux fois, trois fois, j'en repars comme je suis venu... en me disant... la prochaine fois peut-être.

Dès le départ, il faut bien l'admettre, je n'ai pas forcément compris le rapport entre le pseudo que s'est choisi Simon Delacroix et le film éponyme, si ce n'est le côté fun et décalé de la chose bien sûr et un certain amour les comix.

Mais voilà, au fil du temps, quelques collaborations ici ou là sortant de la sphère purement électro comme avec le rapper Disiz la peste, ou Jose Fontao du groupe de rock Stuck in the sound ou encore Lexicon... font réfléchir et poussent à y revenir. Adepte du grand écart, il ne s'interdit pas non plus de surprendre son monde avec certains affinités rédemptrices qui lui font laisser le micro à des Sophie Tith ou Merwan Rim. Mais, comme souvent, l'opération montre moins le talent des gens au micro que le mauvais goût des gens, les dégâts du formatage des parcours télévisuels qui ont pu les faire connaître. C'est donc un compliment.

Parlant de chrysalide, au fil du temps donc, disais-je, et depuis un an plus particulièrement, Simon s'est lancé dans un triptyque intitulé Globe (vol. 1, 2,3) et pour lesquels la narration a changé. Il y délaisse les breaks et syncopes, prend le temps de poser les choses et de construire autour... de manière plus cinématographique, en quelque sorte. Peut-être l'expérience et l'influence tirée de sa bande-son composée pour le film d'animation franco-japonais Mutafukaz.

Avec ses trois Globe, il laisse se développer les thèmes musicaux pour aller chercher ailleurs que dans une richesse par l'empilement de couches, qui peut parfois être le revers de la pièce de l'utilisation du logiciel Abletone.

Certainement, la fameuse phase de maturité dont on parle tant et qui l'éloigne ou tout du moins lui fait explorer d'autres veines musicales que la musique pour jeux video, d'autant que l'univers des sonorités utilisées est par ailleurs largement élargi sur le volume 3.

Avec ce triptyque, The Toxic Avenger affiche donc une maturité et un recul dans la conception de ses titres qui donnent à ces vingt titres (6+6+8) un intérêt particulier lorsqu'ils sont pris de manière séquentielle pour retracer et constater l'évolution par rapport au premier, fin 2016, au deuxième, à la mi-2017, et avec le dernier en novembre de cette même année.

Le parcours sonore de ces trois EPs est d'autant plus intéressant qu'il inscrit The Toxic Avenger au centre de la nouvelle génération électro actuelle... entre les Flavien Berger, Yuksek, et autres Clément Bazin et Kavinsky, dont il démontre la maîtrise des codes et donc un acquis d'expérience qui laisse présager du meilleur pour la suite.

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