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24 nov. ~ Stupeflip ~


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Le Crou est devenu ce que l'on appelle un intouchable, opérant avec les années une mutation qui l'a vu sortir de la dite caste des Dalits pour devenir un objet proprement de culte qu'il est dorénavant difficile de traiter autrement qu'avec révérence... et pas seulement parce que dans la stratégie d'autodétermination ils ont réunis la modique somme 428.000 euros alors qu'ils n'en demandaient... que... 40.000 !!!

C'est ainsi que sera immortalisée la revanche du retour du Stupeflip Crou.

Débarqués trop vite, calibrés et markétés comme un Boys band bien packagé par un label trop pressé, les débuts du Stupeflip, tels que ressentis par nombre de journalistes bien pensants, dont votre serviteur, étaient ceux d'un crew préfabriqué, en carton pâte, qui tirait sur la corde à linge des fumeurs de joints pour s'en faire un fier chandail, un masque ou bas de laine.

D'autres avant eux avaient joué cette partition, version descendant de la montagne sur un chariot chargé de paille.

Le titre Mon style en Ccr précédé de l'interlude Les clés du mystère au chocolat et (Stup religion - 2005) s'attachait à rendre la monnaie de leur pièce à ces hermétiques infidèles insensibles à la religion naissante d'un Stupr'édifiant qui n'allait cesser d'enfler souterrainnement. Car la vérité était ailleurs mais rarement dans les plans promos visant plus à utiliser un artiste pour rivaliser avec le succès d'une maison concurrente qu'à développer et accompagner l'artiste en question.

Le public, lui, ne s'y est pas trompé. La rue a accroché, plus clairvoyante fut-elle que ceux qui sont pourtant sensés jouer un rôle de découvreurs, de prescripteurs, plus que de se contenter d'être de simples suiveurs. Une rupture de contrat plus tard, un procès perdu et un seau à pieds joints dans les eaux tumultueuses de l'indépendance aura finalement peut-être sauvé le Crou, lui donnant enfin des galons qu'ils ne cherchaient pas. Un malentendu en somme.

Car derrière la déconnitude, l'humour décalé et la provocation, leur mix d'influences punk, hip hop, de chansons déglinguées à claviers bien sucreux, se cache une culture musicale et de l'échantillonnage élèves au rang d'art... comme ils l'ont montré en invitant les Pogo Car Crash Control pour leur soirée de célébration de demi-urge quasi demi-millionnaires.

Car avec le temps Julien Barthélémy, aka King Ju, a fait la démonstration, si besoin en était de la créativité sous-jacente à son art faussement décérébré. Le Stup DVD est un long métrage d'art contemporain en soi, offrant quelques clefs de déchiffrage de l'univers de cette troupe de doux dingues qui n'hésitèrent pas un certain jour de promo pour le FAIR à kidnapper un jeune animateur interviewer de radio qui n'avait rien demandé.

Mais ça c'était avant - Attention au faux scoop pute à clics - Aujourd'hui, le Crou et son King Ju ont vieilli. Et comme le bon vin, il vieillit bien, tout en refusant d'entrer dans l'âge adulte.

Les textes de ce Stup Virus sont meilleurs, entre allitérations en rafale o tac o tac avec un dictionnaire, une sémantique et des allitérations qui ridiculisent haut la main toute une frange de rappeurs actuels et oubliés ou à oublier. Le Stup nouveau intègre, renouvelle et transcende un certain talent pour les petites ritournelles insignifiantes inspirées du pire et du moins pire de la chanson pop française (Michel Berger, Il était une Fois, Mylène Farmer, ...). Les instrumentaux touchent des sommets en termes de production et de richesse sonore, délaissant l'aspect bricolo pour un son léché, étoffé, touffu et travaillé mais toujours aussi multi-couches. Une perspective qu'avait certainement identifié à sa façon, à travers la cloison (?) un de leurs tous premiers fans et voisin de palier de King Ju, en la personne de Stéphane Bodin des Bosco.

Incompris mais toujours vivants. Obstinés ou déprimés, identifiés jusque dans les sphères du cinéma pour lequel Julien Barthélémy a fait quelques partitions, le Crou a vu des départs, des arrivées, entre Askehoug, chez qui ont retrouve un peu de l'inventivité foutraque, et Dr Vince et ses scratches croisés sur la route avec les non-moins loufoques Svinkels.

Après, ils le disent eux-même... Le Crou accepte la candidature de lapins désintéressés mais n'accepte pas les business men ils ne sont pas créateurs, ils ne pourront donc pas être acceptés au sein du Stupeflip Crou.

Leçon reçue, leçon donnée. Vous en reprendrez bien une louche.

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